La mort arrive souvent trop tard [FB]

Donner la mort etait le mot quotidien du shinobi, cet adage était particulièrement vrai pour Kamisaka qui avait rapidement décelé en lui un talent pour l’assassinat. Loin de voir ce destin qui était le sien comme une fatalité, ou pire, comme une bénédiction, Kamisaka avait fini par considérer la mort comme une collègue de travail. Car oui, pour le Saruta tout cela n’était qu’un simple travail, il ne faisait que remplir son rôle avec professionnalisme. Aujourd’hui encore il ne comptait pas déroger à cette règle, il avait passé la journée à épier une cible et il fut assez ardu de réussir à étendre un sceau propre à ton clan sur le corps ce pauvre homme pour te permettre de mener à bien ta mission.

Sa mort avait maintenant une date, et elle serait ce soir. Tout tombait à point à qui sait attendre et Kamisaka le savait parfaitement. Il passa le temps dans une petite taverne, non loin de chez sa cible après s’être assuré qu’elle était bien retournée chez elle, la petite terrasse sur laquelle il sirotait son lait fraise lui permettait d’avoir un visuel sur le domicile de sa cible pour être au courant de tout imprévu. Je pense qu’il va être l’heure. Enfonçant sa main dans sa sacoche shinobi, Kamisaka saisissa discrètement un kunai. Se levant de sa position, il fit mine de partir et dès qu’il fut hors de vu des civils, il se téléporta.

Kunai à la main, il réapparu haut dessus de sa cible dans ce qui semblait être une chambre, et avant même qu’il ne puisse pourfendre son crâne de sa lame, il remarqua quelque chose qui n’allait pas. Stoppant son mouvement dans son inertie, il remarqua avec stupeur qu’il ne pouvait plus accomplir sa mission.

— Et merde ! Kamisaka n’avait face à lui qu’un cadavre décapité. Je suis arrivé trop tard.

Il avait été doublé, c’est une évidence. Quand il avait accepté cette mission, il n’avait pas eu vent que plusieurs assassins avaient été envoyé sur cette cible. Un shinobi avait été plus rapide et avait emporté sa tête comme preuve sans même prendre le temps de nettoyer derrière lui. Quelques secondes plus tard, c’est un autre individu qui pénétra dans la chambre du défunt à partir de la fenêtre, kunai à la main.

— On à été doublé. Il ne le connaissais pas, mais au vu de l’arme qu’il portait il était probablement venu pour la même chose que lui. Mais je n'ai pas fait tout ce chemin pour repartir les mains vides.

Rangeant son kunai, Kamisaka attendait de voir la réaction de cet inconnu, cachant sa joie de ne pas être le seul à avoir été dépassé par les événements.

Missive dans sa senestre, l'énigmatique Fûma regardait l'astre lunaire de son iris incandescente, tentant de percer à jour les mystères des cieux, ou d'y voir une présence quelconque. Les divinités, la cosmogonie, la spiritualité étaient tout un enchevêtrement que le brun avait du mal à comprendre, étant plus réaliste et pratique dans sa manière de penser. Il avait ôté la vie à bien trop de gens pour croire en une éventuelle destinée pour tous. Cependant, il s'interrogeait sur tout ce ciel étoilé, n'était-ce pas sa destinée à lui, finalement, que de pourfendre de sa lame les impurs et les ennemis de sa nation ?

Sans perdre plus de temps en pensée stellaire, le silencieux avait enfilé son kimono ébène, voilant la partie inférieure de son visage sous un demi-masque de même couleur, laissant sa longue chevelure cachée la partie gauche de son faciès, ne laissant maintenant apparaître qu'un de ses iris rougeoyants. Ce soir, il allait tuer, pour un commanditaire ayant notifié le village caché de la brume sanglante qu'une prime était mise sur la tête d'un traître à la nation. Koei n'avait que faire des réelles circonstances de pourquoi tel ou tel personne doit mourir, lorsqu'il s'agit d'un ordre direct des élites de son clan, il s'exécute, sans poser plus de questions que nécessaire quant à sa cible.

Cela faisait quelques jours que le brun avait quitté Mizu no Kuni, rejoignant le pays des Cascades et plus particulièrement son village caché. Rentrer dans ce territoire n'avait pas été la tâche la plus simple de cette mission, mais les arcanes fantomatiques de son clan avaient été un atout majeur, surtout lorsqu'on se déplace essentiellement la nuit. Vêtu de son habit onyx, le Fûma s'était confondu dans l'environnement telle une véritable ombre glissant sur ce pan ténébreux.

« Ce soir, la mission sera accomplie. »

Une petite pensée à sa seule discrétion, lui qui avait suivi sa proie avant que celui-ci n'entre dans sa tanière. Il n'attendait plus que la tombée de la nuit, là où il était plus facile d'agir pour les assassins, pour des raisons évidentes de discrétion et de sommeil dans l'ensemble du village. La petite bâtisse en bois ne semblait pas gardée, ni sur le chemin des patrouilles de nuit, tandis que la cible qu'il avait filé ne semblait pas être un shinobi d'exception pouvant lui donner du fil à retordre. La traque touchait à sa fin, tel le félin posant ses pattes de manière délicate sur le sol, véritable ombre sur son territoire, le mystérieux brun entrait avec grâce par la petite fenêtre qui donnait directement sur sa chambre.

Le visage du Fûma se grima un instant sous les traits de la surprise, bien dissimulé sous son demi-masque inférieur. Un autre homme se tenait là, lame froide à la main, devant le cadavre de l'homme, sa tête manquant à l'appel. Pourtant, l'autre assassin n'avait aucune éclaboussure de sang, ni sur lui, ni sur la lame qu'il tenait, et encore moins la tête de la proie en sa possession. De plus, ses propos semblaient notifier à Koei que tous les deux avaient été pris de court par une troisième personne. Visiblement, le commanditaire de toute cette traque tenait vraiment à ce que la cible soit tuée, engageant plusieurs assassins de plusieurs nations différents au vu de la tenue différente de l'autre homme dans la pièce.

« Je n'ai pas confiance en toi. Mais je dois dire que les traces de sang et de pas qui se dirige vers la porte d'entrée me donne l'impression que tu t'es également fait doubler. D'ailleurs, il ne doit pas être si loin que ça, au vu du carnage ici, il n'as pas pris le temps de nettoyer la scène. Soit il nous as repérés et est parti dans la précipitation, soit... »

« C'est ici ! Des assassins sont dans la maison, vite ! Gardes, au secours un homme est mort ! »

Un cri provenant de l'extérieur de la bâtisse semblait alerter les gardes de la présence des deux hommes ici, comme l'avait pensé un instant le jeune Fûma, il venait de s'enfermer dans le piège tendu par l'homme qui était passé avant eux, tout comme son homologue face à lui.

« L'enfoiré. On se casse. »

Ne perdant pas de temps en bavardages inutiles, le jeune Fûma concentrait son chakra dans ses jambes, ses mollets se contractant pour effectuer un demi-tour soudain, son agilité et sa vitesse lui permettant de repasser par la petite fenêtre. Utilisant les arcanes de son clan, l'ombre Kirijin reprenait de la distance sur la maison de bois, s'écartant à l'abri des regards sur un petit toit isolé. Les gardes venaient de rentrer en force dans le bâtiment, constatant la scène de crime qui venait de se dérouler. Non seulement le Fûma et l'autre assassin à la crinière argentée venait de s'être fait doubler, mais ils étaient également passé tout prêt d'un incident diplomatique.