Ce qu'il se passe dans les bains...

Un début de soirée plutôt calme s'annonçait pour moi. J'avais remplis mes objectifs de missions du jour avec brio, et par conséquent, avait bien mérité une petite séance au Onsen. Armé de ma meilleure serviette, faites du meilleur coton qu'il soit possible de trouver au monde, d'un bleu marin sombre, je venais à pénétrer dans les vestiaires, retirant ma tenue standard de shinobi pour enfiler cette dernière. Je passais mes mains dans mes cheveux, afin de défaire la queue de cheval habituelle que je portais, laissant ma coupe mi-longue me tomber sur les épaules tandis que je jetais un rapide coup d'œil dans le miroir, ou en tout cas ce qui aurait pu servir de glace, bombant légèrement le torse, examinant ma musculature fine, j'étirais finalement un léger sourire avant de me diriger directement vers les bains mixtes.

Mes pieds traînaient calmement sur le plancher, alors qu'après quelques pas, j'arrivais finalement au niveau du bain. Comme souvent à cette heure-ci, ce dernier était relativement peuplé, aussi bien d'hommes que de femmes, et vraisemblablement, il n'y avait personne que je connaissais. Heureusement, ma place de prédilection était libre, aussi, je me dirigeais rapidement vers celle-ci, contournant le bain et les vapeurs qui s'en dégageaient pour ensuite y pénétrer. Un pieds d'abord, la chaleur de l'eau me provoqua un frisson agréable, tandis que je laissais le second prendre place à son tour.

J'ôtais alors ma serviette que je déposais sur le rebord, avant de m'immerger complètement et rapidement par la suite. Je soupirais d'aise, l'eau chaude était toujours aussi agréable, et permettait de rapidement détendre les muscles après une journée chargée. Je venais alors à calmement déposer mes bras sur les pierres chaudes qui encadraient le bain, et portait mon regard sur les différentes personnes présentes, d'abord. Comme j'avais pu le remarquer plus tôt, il n'y avait personne que je connaissais, ce qui était loin d'être une mauvais chose, à vrai dire, car je n'avais dans ce cas pas à socialiser, sauf si quelqu'un décidait de m'approcher pour X ou Y raison.

De mon emplacement, j'avais également un visuel clair et direct sur l'entrée, la sortie du bain, ce qui me permettait d'observer les nouveaux venus, et pour ceux-ci, de me remarquer assez aisément. Je relevais le nez un bref instant, pour observer la nuit qui tombait doucement et les premières étoiles pointer le bout de leur nez, mais qu'elle ne fût pas ma surprise quand, en l'abaissant, de remarquer un visage familier, et agréable à regarder avec ça.

Mizukara Hariken, une moniale que j'avais rencontré il y a peu à vrai dire, et avec qui j'avais pu discuter un brin. Rien de bien folichon, non, peut-être un ou deux verres occasionnels depuis, mais en tout bien tout honneur, évidemment ! Le moins que l'on puisse dire cependant, c'est que la serviette lui rendait assez bien justice, de ce que je pouvais distinguer parmi les vapeurs chaudes du bain, et alors que je m'apprêtais à lui faire signe, je remarquais un type à ses côtés, de la même taille, vraisemblablement, et d'une corpulence peut-être un poil plus fine que la mienne. Son frère ? Il ne me semblait pas qu'elle m'ait dit en avoir un, à vrai dire. Et puis, qui allait aux bains mixtes avec son frère ou sa sœur, je ne me permettrais pas de juger, mais tout de même, c'était assez louche.



- C'est qui ce type ?

M'étais-je finalement dis tout bas, en l'avisant avec un peu plus d'attention. Si ils étaient de la même famille, autant dire qu'ils n'avaient pas grand chose en commun, donc je finissais par éliminer cette possibilité, à contrecœur. Peut-être était-ce un rencard, après tout, des informations que j'avais à son sujet, elle était libre comme l'air, tout comme moi, alors même si la chose était relativement déplaisante, la possibilité n'était pas à exclure. Enfin, c'était peut-être le moment de s'en assurer, à vrai dire.

J'arrêtais ma tentative de lui faire un signe aussitôt, après avoir levé quelque peu ma main que je passais finalement dans mes cheveux et tâchait de regarder ailleurs, rapidement, faisant mine de ne pas l'avoir remarquée.

Au Monastère l’ayant vue grandir, nombre de religieux priaient pour le rétablissement de leur frère et le salut de l’âme de leur sœur, car ils savaient l’importance du lien ténu nouant le destin de ces deux êtres. Sans lui, qui pouvait s’assurer que le calme apparent de l’Adepte n’allait pas se déchaîner comme une tempête ? Nombreux étaient ceux à se souvenir de la naissance de la petite protégée de Kaijin, mais son élévation spirituelle était ralentie par son instabilité émotionnelle. Elle était imprévisible, comme la Mer l’ayant baptisée.

Hariken se fichant de ces suppositions ne quittait guère la cellule de son mentor depuis leur retour précipité. Wataru était alité, toujours inconscient, et le vieux Moine semblait plongé dans un sommeil qui ne connaissait pas de fin. Avait-il simplement été blessé ou un de leurs assaillants avait-il lancé une malédiction sur l’homme ? Elle culpabilisait de ne pas avoir cherché à en savoir plus et le Grand Maître lui avait interdit de retourner là-bas mener son enquête.

Bridée, la jeune femme tenait la main de cet homme l’ayant portée toute sa vie. Elle le tenait fermement en priant les dieux de le laisser rouvrir les yeux. Elle voulait qu’il vive, qu’il lui pardonne, qu’il l’accompagne alors que l’orage grondant dans sa tête se faisait de plus en plus menaçant. Elle le voulait tellement qu’elle en oubliait de prendre soin d’elle, mais cette vieille amie ne l’oubliait pas et troubla ses pieuses pensées. Encore et toujours, cette sensation prenait le pas sur le reste et l’Adepte serra les dents pour la dominer. Elle savait qu’il s’agissait d’un combat perdu d’avance. Malgré sa volonté à vouloir rester près de lui, elle fut rappelée à l’ordre par la douleur. Hariken baisa tendrement la main de Wataru et regagna sa propre cellule en quête d’une boîte qu’il espérait la voir abandonner un jour.

Elle pouvait le jurer devant le Panthéon entier, elle avait essayé, mais son mal la ramenait sans cesse à ces billes blanchâtres capables d’occulter quelques heures l’insoutenable souvenir de cette part d’elle perdue. Par réflexe, elle se saisit de deux petites perles qu’elle croqua en frissonnant. Le goût était affreux, mais le produit efficace. Bientôt, la douleur se tarit et la Moine rangea le contenant précautionneusement. Ça, personne ne devait le découvrir.

Un brin fébrile, Hariken peinait à calmer son esprit. L’heure avancée lui promettait quelque remontrance si elle retournait au chevet de Wataru. Elle préféra entamer une balade à la lueur faiblissante de cette fin d’après-midi. Marcher sans but pouvait en délasser certains, mais elle ne faisait pas partie de ceux-là. Peut-être trop conditionnée par la confession et la fraternité régnant à son ordre, la religieuse préférait parler et se confier à ceux s’attirant sa confiance. L’apparente bienveillance de ses confrères le retenait à ces élans, car certains n’avaient que l’image du monastère à vendre et se fichaient bien du sens réel de ses valeurs. C’était peut-être étrange, mais l’Adepte n’avait que peu de relations profondes en ce monde et s’attachait résolument à ceux ayant gagné son amitié.

Au détour d’une rue en bordure de Kiri, son œil unique accrocha une chevelure familière. Faisant fi de ce qu’il faisait comme ils étaient éloignés de leur domaine respectif, Hariken s’approcha du shinobi et le prit dans ses bras. L’étreinte était ferme, silencieuse, alors qu’elle cachait un instant son visage contre lui, elle sentit une brève tension chez son interlocuteur. Prenant une grande inspiration et forçant un sourire sur son visage, elle affronta finalement le regard d’Eijin.

« Tu fais quelque chose ce soir ? »

Sans plus de cérémonie, Hariken entraîna son ami à sa suite. Ils pouvaient d’ordinaire discuter longuement, mais elle résuma presque brièvement ce qu’il s’était passé pendant son pèlerinage avorté. L’embuscade, l’état de Wataru, ses inquiétudes sur cette organisation ciblant les siens, sa peur de voir son mentor dépérir de ce sommeil interminable et sa frustration face à l’inaction du Grand Maître. Elle déroula ses pensées sans une once d’appréhension et son flot de parole était influencé par le trop plein d’émotion auquel elle avait fait face ces derniers jours.

La Moine avait toujours été émotive. Changeante comme l’eau qu’elle maniait si bien. Confiant ses malheurs à Eijin, elle s’apaisait peu à peu, jusqu’à sentir une sorte de vide, comme un relâchement de cette tension trop longtemps accumulée. Marchant à ses côtés, rassurée par sa présence et son écoute, elle saisit machinalement son bras et posa la tête sur son épaule. Si seulement il mesurait quelques centimètres de plus, ce serait vraiment agréable, mais elle s’en contentait.

« Si on passait aux bains avant de dîner ? réfléchit-elle tout haut. »

Hariken se détacha d’Ejin, plus légère comme elle l’entraînait à sa suite. Peut-être devait-elle plus prendre en compte son espace vital maintenant qu’ils étaient adultes ? Elle se moquait bien des jugements humains face à l’avis divin et aucune divinité n’était pour l’instant lui dire de vivre loin de ses pairs.

Maintenant tout sourire, elle guida son ami vers les bains mixtes où ils se séparèrent un bref instant. La perspective de s’immerger dans l’eau chaude la mettait en joie et elle s’apprêta avec vivacité. Elle sortit rapidement des vestiaires, propre, parée d’une serviette et cheveux en chignon. À sa grande surprise, son camarade l’attendait déjà.

« Je ne pensais pas te faire attendre, s’excusa-t-elle. On y va ? »

Le temps était idéal pour un bain nocturne. Les étoiles s’illuminaient doucement sur la toile sombre berçant Kiri et la religieuse porta tendrement la main à sa boucle d’oreille pour saluer un astre bien précis. Doucement, la vapeur les enveloppa et les murmures des conversations alentours se faisaient entendre. Dommage de voir tant de monde, mais elle se tourna vers Eijin pour s’assurer qu’il ne rebroussait pas chemin. C’était la première fois qu’ils se permettaient ce genre de sortie alors elle souhaitait que cela se passât au mieux.

- La plupart des gens va partir pour le premier service, on devrait être tranquille, tenta-t-elle de le rassurer sur un clin d’œil. »

S’avançant vers le bassin, son œil unique balayait les flots en quête d’un espace où s’installer. Se faisant, quelques visages familiers la saluèrent d’un hochement de tête, d’un sourire ou d’un salut plus pompeux, mais il en était un à qui elle adressa un sourire bien loin de celui qu’elle affichait pour ces vagues connaissances. Ce sourire de circonstance, qu’on lui voyait souvent entre les murs du monastère ou entre les rues du Pays de l’Eau quand elle n’était que Hariken-niosho, disparut totalement quand elle reconnut Ushio.

Faisant signe à Eijin de la suivre, elle fit le tour du bassin jusqu’à s’asseoir à côté du marchand dont elle appréciait franchement la compagnie, en tout cas assez pour le revoir en dehors de son office. Là, les jambes battant doucement dans l’eau alors que son corps s’habituait à la température, elle salua l’homme.

« Ushio ! Ça me fait plaisir de te voir !

Volubile, Hariken n’oubliait pas ses manières.

- Eijin, je te présente Terumi Ushio, il fait commerce avec le temple, expliqua-t-elle en guise d’introduction. C’est quelqu’un de très cultivé, poursuivit-elle dans un compliment poli. Ushio, voici Uchiha Eijin, un vieil ami qui a encore besoin d’aide pour trouver la voie de l’Eau, taquina-t-elle.

Leur relation, bien que profonde, était entachée de secrets et aucun d’eux n’était prêt à assumer pleinement cette connexion face au clan de l’autre. Tout cela était trop frais, teinté d’une histoire sanglante répudiée par les ecclésiastiques alors que l’ancien clan du Pays du Feu peinait à oublier ses vieilles idoles. Chassant cette brève introspection, Hariken reporta son regard sur Ushio.

- On ne va peut-être pas te déranger plus longtemps, offrit-elle pour prendre congés. »

Il aurait été mal vu de s’imposer au kirijin qu’elle connaissait encore si peu, mais elle espérait que lui et Eijin sauraient s’apprécier à leur juste valeur. Dans le fond, Hariken trouvait amusant que l’affinité élémentaire de trois jeunes gens si différents soient complémentaires. Mouvement du Destin ou bienveillance astrale, elle ne pouvait s’empêcher d’y sourire.

Douce nuit, quand arriveras-tu, c'était la question que je me posais alors que le soleil venait à peine de se lever. Il n'y avait que deux moments où je pouvais réellement me reposer complètement, quand la lune était à son zénith et lorsque j’étais avec ma moinesse préférée.
La journée se passait bien, enfin bien était un bien grand mot, disons que j'avais évité pas mal de regard assez assassin, je n'étais pas très apprécié à Kiri et je pense, dans un certain sens, qu'ils avaient raison. Nous étions arrivées et nous avions commis des meurtres assez atroces, mais c'était ainsi la vie, de plus, nous n’étions pas les seuls fautifs, lorsqu'on braque une arme sur quelqu'un, la faute n'était pas celle de l'arme, mais de celle qui la manier.

Le temps était passé et le soleil était à son zénith, tandis que je soupirais, un corbeau arriva sur mon épaule en me laissant un mot avant de disparaître dans un nuage. Il s'agissait du Kuchiyose du chef de clan, je soupirais déjà avant même d'ouvrir le morceau de papier, j'étais clairement en conflit avec lui ainsi qu'avec une bonne partie du clan, après tous, une arme qui refuse de faire des victimes innocentes, n'est pas une bonne arme.
J'avais un peu la flemme de m'y rendre, surtout que le message disait qu'il n'y avait rien d'officiel, je n'avais pas besoin de jouer le pantin si ce n'était pas officiel, surtout que depuis que j'avais laisser les deux enfants et la femme d'une cible vivante, il était sur mon dos tous le temps, on dirait presque un pervers fan d'Onsen qui veux mes fesses.


Dans le plus grand des calmes, je pris la direction opposée, il était temps de me balader un peu. Après quelques heures de balade, je tombais sur une personne que je ne pensais pas revoir de sitôt. Cette étreinte, cela faisait si longtemps, elle était sûrement l'une des deux seules personnes que je laissais m'approcher de la sorte en ayant zéro défense. C'était un contact physique plutôt agréable, cela était très plaisant même.
Elle me raconte ses périples et ses malheurs, elle parlait vite et surtout avec très peu de respiration, mais je comprenais tout, je comprenais sa situation. Je l'écoutais sans dire un mot, elle l'avait fait pour moi, alors c'était à mon tour de juste l'écouter et de la réconforter, elle était une femme forte, mais elle avait besoin d'être simplement Hariken parfois et pas la super moinesse qu'elle était à mes yeux. Notre périple nous emmena jusqu'au bain public, nous n'étions jamais allés dans cet endroit ensemble, je pense même que je n'avais pas mis les pieds dans cet endroit depuis très longtemps de peur de me faire assassiner.

Nous étions donc tous les deux, habillés de simple serviette et tandis qu'elle s'excusait de m'avoir fait attendre, je lui fis un sourire en lui répondant qu'il n'y avait aucune raison de s'excuser. Elle me présenta par la suite à un homme, et je dois dire qu'il était loin d'être moche.
Terumi Ushio donc, il connaît ainsi ma très chère amie Hariken.
Je soupirais avant de regarder autour de nous, des gens autres qu'Ushio avaient entendus mon nom et je dois dire que cela ne m'enchantait pas trop, mais qu'importe. Je fis un signe de la tête à Ushio pour le saluer, après tous, je devais quand même rester poli avant de regarder Hariken, essayant de fixer seulement ses yeux, car la serviette lui rendait très bien justice.


Un grand sourire aux lèvres, j'étais plutôt content d'être là avec elle. D'une certaine façon, nous nous rapprochions un peu plus et ce n'était pas pour me déplaire. Je regardais en direction d'Ushio avant de me rapprocher de l'oreille de Hariken.

Un mélange de méfiance et de peur pour la moinesse avec un soupçon de jalousie, cette question était une bombe de mauvaise chose, mais je devais m'assurer qu'elle ne serait pas en danger avec lui, après tous, elle était importante pour moi et je ne voulais pas qu'elle souffre plus.

Faut est de constater que la moniale m'avait belle et bien remarquée. Faisant mine de rien, ou du moins, de découvrir sa présence en ces lieux, j'esquissais un sourire sincère lorsque mon regard se posait de plus belle sur cette dernière, et qu'elle venait prendre place à mes côtés, immergeant ses jambes dans l'eau chaude. Je relevais donc le nez, inclinant du chef avant de répondre.

- Hariken. C'est toujours un plaisir de te voir, pour ma part.

Je tâchais de fixer ses prunelles, et me montrer poli. Un véritable affront, certes, il était toujours agréable de perdre son regard sur de belles personnes, mais je ne désirais pas être jugé par cette dernière, ou même son camarade, alors je tâchais de retenir mes ardeurs, quelques peu soutenues par la chaleur de l'eau et la brume qui en émanait. Elle m'avait décrit comme quelqu'un de cultivé, et ma foi, ce n'était pas complètement faux, j'accordais plus d'importance à la connaissance et l'esprit qu'à la force brute.

Puis vint le moment où elle me présenta son camarade. Je tiquais, intérieurement, mais tâchais de ne pas le faire voir. Uchiha ? Décidemment, c'était bien ma veine. Je ne les portais résolument pas dans mon cœur, mais je m'étais bien caché de faire connaître mes pensées et avis à ce propos, si ce n'est ce qui avait pu découler de la réunion récente entre Chûnin. Enfin, elle semblait l'apprécier, et j'allais donc devoir faire avec, faire bonne figure, au moins pour l'instant. Et puis, qui sait, peut-être aurait-il une utilité ?

- Eijin ? Enchanté, ma foi. Ushio, et en effet, Hariken est assez douée pour cerner les gens, je dois dire. Je suis partiellement responsable du commerce avec le temple, qui plus est, mais j'obéis avant tout au Chef de Clan, comme tout un chacun, j'imagine ?

Je soufflais un léger rire, avant d'ajouter :

- Et ma foi, je peux comprendre la difficulté à trouver la Voie de l'Eau. Je suis un bien piètre croyant moi-même, hélas. Enfin, nul doute que tu sauras nous aider à ce niveau, mh ? Mais, je préfère te prévenir, je suis assez retors, comme élève.



Je lançais un clin d'œil, amusé, à la jolie moniale, tandis que celle-ci proposait de prendre congé rapidement, à la suite de la réponse de son camarade qui n'avait guère apprécié de se faire afficher ainsi, et à juste raison. Je me décalais alors quelque peu dans le bain, histoire de leur laisser un peu de place, et lançait rapidement en guise de réponse, un brin enjoué :

- Oh ! Mais vous ne me dérangez pas le moins du monde, bien au contraire, vous pouvez rester. Il y a assez de places pour nous trois, ici.

Alors que je relevais le nez vers cette dernière, une fois place faites, le brun semblait lui susurrer quelque chose à l'oreille, tout en me zieutant avec intensité. Je n'avais aucunes idées de ce qui avait été dit, aussi, je tâchais de garder un sourire de façade, en les observant tous les deux.

- Après, si vous avez autre chose de prévu, je comprends tout à fait, mh ! Je ne voudrais pas vous déranger par ma présence, si je peux vous conseiller, ce Onsen, là-bas, est plutôt tranquille et un peu caché.

Je levais les bras, l'air innocent, en disant ces mots tandis que je jetais un regard en direction du coin plus tranquille, un sourire taquin, presque mesquin aux lèvres.

Enivrée par l'humidité des bains, Hariken était plutôt détendue. La scène était charmante et la religieuse était dans son élément. Tout allait dans le meilleur des mondes ! Ushio semblait enclin à la conversation. Eijin se mettait presque à nu. Que demander de plus ? Ce fut là que son ami exposa sa phobie sociale avant de la questionner plus intimement. Elle ne put retenir un gloussement et lui glissa de la même manière.

« Un peu, mais je n'aurais rien contre le fait de le connaître bien, s'amusa-t-elle.

Puis, s'éloignant de l'homme pour laisse Ushio prendre part à leur débat, elle ponctua sa réflexion.

- Que quiconque essaie de te montrer son inimité et je m'assurerai que chaque esprit du Pays de l'Eau lui botte le derrière ! Fais-moi confiance, ajouta-t-elle en tapotant du bout de l'index le nez du terrifiant Uchiha.

Mais son amusement fut de courte durée quand elle réalisa le manque de dévotion chez le Terumi. S'affaissant un peu, elle se rappela que l'irrespect du Daimyo pour la spiritualité de son pays avait grandement influencé ses administrés. Cela la peinait, mais il ne semblait pas réfractaire à l'idée de se rapprocher de la Voie de l'Eau.

- Je suppose que si j'ai pu moi-même conserver la Foi après tout ce que les dieux m'ont fait subir, je dois pouvoir t'aider à croire avec plus de ferveur, assura la Moine qui avait posé une main sur l'épaule d'Ushio avant de se pencher pour croiser son regard. Mais ce ne sont pas de jolis mots qui t'attireront ma clémence en la matière.

Le ton était provocateur, mais le compliment la touchait sincèrement. Cependant, elle était étrangement sérieuse quand il s'agissait de la voie dans laquelle elle avait grandi. Hariken répondit au clin d'œil par un grand sourire. Ushio pouvait se targuer d'une belle âme. La demoiselle se prit à l'apprécier d'avantage quand il sembla prendre en compte la réserve d'Eijin en leur proposant de s'éloigner du gros de la foule.

- Mais c’est parfait !

Avec vivacité, l’Adepte se issa hors de l’eau et se dirigea vers le bassin intimiste. C’était vraiment l’idéal pour Eijin. Prenant les devants, elle profita de la primeur pour se débarrasser de sa serviette et se laisser totalement envelopper par cet élément dont elle était si proche. C’était là une sensation inexplicable, mais un sincère sentiment de plénitude. S’enfonçant dans l’eau et se tournant face à ce qu’elle avait précédemment dans le dos, elle interpella ses compagnons.

- Vous venez ?

Hariken était aussi nature qu’à son habitude et laissa son dos trouver un renfort rocailleux où se poser pour ce début de soirée.

- On peut largement prendre le temps de discuter avant de faire ce qu’on avait à faire, présenta la Moine. Actuellement, le Monastère est dans l’expectative, siffla presque la demoiselle. Donc mes obligations sont…légères. »

L’inactivité des siens l’exaspérait, d’autant plus quand la survie de Wataru était en jeu. C’était pour ça qu’elle était venue trouver Eijin, partager ses tracas et distraire son esprit, mais il était trop tôt encore pour partir diner et l’idée d’élargir le cercle très fermé des connaissances positives de son ami lui faisait extrêmement plaisir, alors elle espérait bien voir Ushio obtenir une sorte de reconnaissance aux yeux de l’Uchiha.

Je soupirais ; Hariken était vraiment trop gentille, j'avais presque peur pour elle. Si elle faisait confiance à la mauvaise personne, elle pourrait se retrouver dans de sacrées embrouilles, et j'avoue que je ne voulais pas trop qu'il lui arrive des mauvaises choses. J'aimais particulièrement cette fille. Un nouveau soupir sortit de ma bouche tandis que je la rejoignis sans dire un mot, évitant une nouvelle fois de plonger mon regard sur son corps, restant à hauteur des yeux.

Alors que j'étais près d'elle dans le bain, je repensais à ce qu'elle venait de me dire, qu'elle protégerait ma personne si on venait à montrer de l'animosité envers moi, ce qui me faisait bien sourire tout de même. J'aimais bien ce côté de sa personnalité, il était amusant. Je regardais le jeune homme aux cheveux longs nous rejoindre, me disant que je devais peut-être faire un peu plus confiance aux gens. Après tout, peut-être que tout le monde ne voulait pas ma mort, peut-être étais-je simplement trop paranoïaque.

Je le regardais droit dans les yeux, n'exprimant aucune émotion avec mon visage, et je pris la parole.


Un sourire apparut sur mon visage à la fin de ma phrase. Cela pouvait paraître menaçant et assez spécial comme parole, mais il voulait faire comprendre à Ushio qu'elle était une personne importante. Je fis craquer mon cou avant de reprendre la parole rapidement.


Je venais de prendre la discussion comme si de rien n'était, comme si je ne l'avais pas menacé quelques secondes plus tôt. J'étais presque sûr que Hariken allait me le reprocher d'ailleurs, mais qu'importe.

Je n'avais jamais vraiment côtoyé de moniales, ou du moins, assez peu pour ne pas avoir à en venir au sujet des croyances, et des doctrines. Il faut croire cependant que ma pique à l'attention d'Hariken avait fait mouche. Cette dernière était venue déposer une main sur mon épaule en même temps de plonger son regard dans le mien, et j'avais repris un peu de sérieux en l'écoutant, gardant néanmoins toujours ce sourire de circonstance. Il faut croire que le sujet lui importait beaucoup, et peut-être serait-elle assez bornée pour faire de moi un réel croyant des Voies de l'Eau, malgré le fait qu'elle partirait de très loin.

J'avais cependant finis par leur proposer de s'éloigner, et elle n'avait pas tardé à sortir du bain pour saisir l'opportunité, nous invitant tout les deux à la suivre jusqu'au coin plus intimiste que je leur avais trouvé. Je ne m'attendais guère à y être invité, mais ma foi, je n'allais pas refuser, loin de là. Si le Uchiha restait relativement sur la réserve, la compagnie d'Hariken était des plus agréables, et j'étais curieux d'apprendre à la connaître davantage.

Le dénommé Eijin ne tarda pas à lui emboîter le pas, lorsqu'elle nous invita à la rejoindre, et j'étais finalement le dernier à sortir du premier bassin où nous nous trouvions. J'attrapais ma serviette, et tâchais de masquer à la vue les parties les plus intimes de mon corps tandis que je les enjoignais rapidement. Je laissais mon camarade trouver sa place non loin de cette dernière, et venait alors à m'immerger à mon tour, de l'autre côté de cette dernière, contre le rebord, de sorte à ce qu'elle se retrouve encadré par Eijin et moi-même. J'avais tout de même pris soin de laisser de l'espace entre nous, un avant-bras plus ou moins, et je tâchais de concentrer mes chakras afin de maintenir mon regard vers son visage, lorsque son ami vint à me fixer et à sortir de son mutisme.

- Tu sais, non loin de moi l'idée de te menacer, mais si tu venais à la mettre à l'envers à mon amie, si jamais tu t'avisais de la blesser physiquement ou mentalement, sache que je chercherai, je te trouverai et je te tuerai sans l'ombre d'un doute. Tu connais la réputation de mon clan, alors n'en doute jamais. Sinon, c'est un plaisir de faire ta connaissance.

Un Uchiha dans toute sa splendeur, ils n'étaient décemment pas les meilleurs d'un point de vue social, et avaient l'affreuse tendance à ramener toute chose vers la violence ou la mort, c'est à croire que c'était une seconde nature chez eux. Et dire que certains doutaient encore du fait que c'est eux qui avaient ramenés la guerre sur nos terres. Peut-être ne valait-il pas mieux que sa cohorte d'imbéciles de la réunion à laquelle j'avais assisté au final, mais peu importe, je n'avais pas besoin d'en faire un ami, et je ne lui devais rien, alors je pouvais me contenter de faire jouer les apparences, c'était amplement suffisant.

J'esquissais alors un léger sourire, en inclinant brièvement du chef à son attention :

- Comme dis plus tôt, enchanté également de faire ta rencontre.

Il craquait ensuite sa nuque, certainement dans une tentative vaine de m'impressionner. De mon côté, je tâchais de garder la face, à vrai dire, les menaces ne m'atteignaient que rarement, mais il était aussi vrai que j'avais remis en place bon nombre de personnes pour moins que ça. Pour autant, là n'était pas le but de la manœuvre, il fallait faire ami-ami, ou à défaut, faire genre. Je ne voulais décemment pas me mettre Hariken à dos. Je venais alors à m'étirer quelque peu, et passait alors mon bras dans le dos de la moniale, sans pour autant la toucher, gardant celui-ci contre le dallage du Onsen alors que le Uchiha enchaînait, particulièrement loquace.

- Notre clan est spécialisé dans les marchandises exotiques, notamment le thé et les épices, mais au final, la plupart des marchandises transitent par nous, même si ça reste principalement des denrées agricoles, comestibles, et ce genre de choses.

J'haussais quelque peu les épaules, si il n'avait pas entendu parler des choses que nous trafiquions dans l'ombre, et notamment le commerce de pavot, il ne valait mieux pas en parler moi-même. Après tout, la chose devait rester secrète le plus possible, bien que les rumeurs aillent bon train à ce propos. S'il en avait été préservé, c'était pour le mieux. Je me contentais donc de reprendre :

- Et vous ?

Je voulais rajouter, mise à part les meurtres de masse, l'extinction de certains clans, l'espionnage, et tant d'autres, mais je tâchais de garder la face, me contentant d'esquisser un sourire alors que mon regard déviait brièvement vers Hariken, revenant toutefois bien vite à mon interlocuteur.

Jusque-là, tout allait bien, non ? Hariken, tout sourire, se prélassant dans l’eau chaude entre ses deux compagnons, imaginait déjà Ushio et Eijin devenir les meilleurs amis du monde. Pensée un peu trop utopique ? Connaissant Eijin, absolument.  Pourtant la Moine mit quelques longues secondes à assimiler à quel point l’atmosphère se dégradait. Comme si les mots échangés n’étaient qu’une vue de son esprit, elle porta son œil unique sur l’Uchiha et le fixa longuement. Cet œil presque agressif jugeait durement celui qu’elle pouvait défendre au péril de sa vie et qui semblait en jouer avec inconséquence.

Quelque part, sa déclaration la touchait, car Eijin n’était pas homme à dévoiler ses sentiments, mais il y avait l’art et la manière de faire ce genre de déclaration, un contexte aussi… Comment lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas proférer de telles paroles nu comme un vers dans les bains publics ? Jamais elle ne pourrait se mettre en colère contre lui et cette ardeur se noya comme elle était venue avec un vague coup de coude sub-aquatique adjoint à un demi-sourire.

Ushio, vers qui la Moine se tourna, semblait à première vue ne pas saisir le bâton tendu par Eijin et s’avérait bien plus diplomatique que son ami. D’abord soulagée par ce talent primordial et ce calme qui le rendait sympathique, Hariken perçut soudain de l’animosité chez le Terumi.

« Tu ne me feras pas croire que tu ne connais pas déjà la réponse, glissa la Moine presque à l’oreille du Shinobi.

Gardant un sourire de façade, Hariken se laissait parasiter par l’humeur deux hommes à ses côtés. Dans cet échange triangulaire, la Céruléenne était en porte à faux. D’un côté, Ushio était essentiel au Temple, il n’était juste pas possible de déclencher une quelconque tension avec le clan Terumi. Au-delà de ça, Hariken appréciait la compagnie du marchand. De l’autre côté, Eijin était essentiel pour elle-même. Pour elle, il était impossible de se passer de lui dans sa vie.

- Vous tenez tant à parler affaires maintenant, messieurs ? La soirée est belle, les bains sublimes, à croire que les Esprits nous font cadeau des meilleurs auspices pour cette rencontre, déclara-t-elle sincèrement.

Pour une Moine de l’Eau, l’endroit était parfait pour elle et sa mauvaise humeur passagère s’évaporait rapidement. Les conversations du onsen semblaient étouffées par la vapeur et cela conférait à leur échange une intimité qu’elle espérait propice au rapprochement des deux coqs.

- Je veux dire, il y a peu de risque que le Daimyo ait quelque chose à exploiter d’une belle entente entre nous, réfléchit-elle à voix haute. J’aime autant en profiter et imaginer les possibles que cela ouvre au lieu de fermer les portes au nom de la méfiance et de l’hostilité. »

Je n'étais vraiment pas très doué pour ce qui était la négociation et la diplomatie, mais cette fois je savais ce que je faisais, elle était ma seule amie donc j'étais dans mon bon droit, même si elle n'allait pas le prendre comme ça. J'allais lui répondre quand Hariken a pris la parole, elle a répondu très bien à ma place et c'est pour cette raison qu'un sourire est apparu sur mon visage.

J'ai pris une grande inspiration avant de soupirer et de lever les yeux vers le haut, puis j'ai fait craquer mon cou. Après le discours d'Hariken, je me devais de faire des efforts, au moins par respect pour elle. J'ai soupiré une nouvelle fois avant de regarder Ushio.


J'ai regardé Hariken avant de repenser à une discussion que j'avais eue avec elle, sur le fait que je devais peut-être parler un peu plus de qui j'étais vraiment et d'arrêter de me cantonner à l'image du grand méchant loup Uchiha.

Après tout, j'avais beau avoir fait des choses pas très éthiques, je n'aimais pas particulièrement cet aspect du clan. J'avais entendu des rumeurs sur les capacités du clan Terumi. En plus de leurs capacités remarquables de commerciaux, ils avaient une capacité assez unique de brume.
C'était une ouverture pour moi, une façon de peut-être lancer une blague. Je lui ai fait un sourire avant de prendre la parole.


J'ai regardé Hariken, attendant qu'elle essaie de me frapper ou me réprimande. C'était une façon assez simple de se décontracter et de passer à autre chose.

La moniale avait pris soin de répondre plus rapidement que son camarade à ma provocation, et c'était sans doute pour le mieux, à dire vrai. Je connaissais bien peu le bonhomme que j'avais en face de moi, mais nul doute que si personne n'avait été là pour calmer les échanges, ceux-ci n'auraient probablement fait que s'envenimer. Elle avait raison, après tout, la soirée était agréable et les bains fort apaisant, surtout en si charmante compagnie, aussi, je venais à souffler doucement, pour me détendre, lorsque contre toute attente, le jeune homme aux pupilles de sang venait à se confondre en excuse.

Un bref instant, je me sentais bête d'avoir attiser le feu d'une rivalité aussi idiote, mais je tâchais de garder la face, et ce en toute circonstance, et reprenait donc :

" Il n'y a pas de mal, j'imagine. J'ai moi-même quelque points à revoir, à ce niveau, j'en ais bien peur. "

J'haussais ensuite quelque peu les épaules, cherchant du regard celui de ma voisine, comme pour avoir son approbation. Après tout, c'était elle, le lien entre nos deux personnes, et probablement le liant d'une potentielle alliance qui s'avèreraient des plus surprenantes. Difficile de prédire quelles allaient être nos relations dans l'avenir, mais il était toujours bon d'avoir deux Sharingans sous la main, juste au cas où.

" Tu as probablement raison, Hariken. Il n'y aurait pas grand intérêt à se chamailler en plein milieu des bains, mh. Cela ne ferait que nous desservir. "

Une équipe ? Pourquoi pas, à vrai dire. Je n'avais pas énormément de connaissances, et la synergie que le Uchiha mettait en avant semblait tout à fait plausible, à défaut de mieux. Je réfléchissais alors un bref instant, mon regard se perdant dans l'eau du bain, avant de finalement relever la tête vers mes deux comparses, tout en opinant.

" C'est une idée, c'est sûr. Mais je dois vous avouer que j'ai encore un peu de mal, avec les capacités de mon clan. "

Un aveu de faiblesse, si facilement concédé ? Vraisemblablement, je me ramollissais énormément, en compagnie de la moniale. Mais ils valaient peut-être mieux qu'ils soient au courant, si nous étions effectivement amenés à faire équipe, plutôt qu'à tomber des nus le jour J. Enfin, j'étirais alors un sourire en coin, tandis que je venais à tapoter le dos de la moniale, d'une très légère tape.

" Enfin. La tournure de la conversation te plaît davantage, mh ? Tu ne vas tout de même pas nous bouder tout les deux, si ?! "

Hariken resta silencieuse un long moment, spectatrice d’un échange finalement civilisé entre les deux ténébreux. Dubitative, franchement surprise, la Moine ressemblait presque à une carpe laissée hors de l’Eau. Entendre Eijin s’excuser et imaginer de lui-même une collaboration avec un inconnu la laissait pantoise. À dire vrai, la Moine ne serait pas déjà assise dans les bains, l’Uchiha aurait sûrement dû la retenir, mais le comportement d’Ushio n’était pas moins étonnant. Le voilà qui s’accordait soudainement avec quelqu’un qu’il ne semblait que mépriser quelques instants plus tôt. L’être humain était fascinant.

« À t’entendre, je ne suis qu’une brute épaisse, protesta-t-elle en s’enfonçant un peu plus dans son élément.

Oui, les Moines pouvaient déployer une force de frappe conséquente, mais cela lui paraissait soudain bien réducteur. Elles, comme ses deux compagnons, étaient des personnes bien plus complexes que ça, mais le verbaliser était bien difficile sans éprouver les forces et faiblesses de chacun. Ce n’était pas l’endroit, mais ce rapprochement inattendu lui faisait plaisir autant qu’il la surprenait.

- Si vous aviez poursuivi, j’en aurai de toute façon pris un pour taper sur l’autre, grommela la Moine en affrontant le regard du Terumi.

Le contact était naturel et agréable. Ushio semblait assumer de son infériorité alors qu’elle-même donnait raison à la description qu’Eijin faisait d’elle un peu plus tôt.

- Mais c’est plus plaisant, avoua-t-elle.

Tapotant son menton du bout de l’index, sa réflexion la perdit quelques secondes.

- Je me demande seulement : pourquoi vous dévalorisez-vous comme ça, tous les deux ? Eijin, tu as toujours été plus qu’une paire de dojutsu, et toi, Ushio, je ne suis pas sûre que le Temple te confierait ses requêtes si tu ne possédais pas une certaine maîtrise.

Chacun vivait avec son passé et des démons qui pouvaient ressurgir de bien des manières. C’était peut-être indiscret de chercher à percer ainsi l’intimité de ses compagnons, mais Hariken ne pensait pas à mal et étendit ses bras pour serrer les deux shinobi contre elle. Il était plus aisé pour la Moine de communiquer avec des gestes, Eijin pouvait en témoigner. C’était là une manière de témoigner son affection et sa confiance, une preuve qu'elle se sentait à l'aise en leur compagnie.

- Je suis sûre qu’on va faire de grandes choses, tous les trois. »