[FB] Deal with the Shimura's girl

An -1, forêt du Pays de la Lune.

L'hiver était tombé depuis quelques semaines, sur l'Onogoro, et c'était le moment idéal pour un rendez-vous de la plus haute importance. Si j'aurais préféré un rencard, ce n'était néanmoins pas à l'ordre du jour, bien au contraire. Ce qui m'amenait aujourd'hui au Pays de la Lune était d'une importance tout à fait capitale, pour le passé, le présent et sans aucun doutes l'avenir.

Pour ce faire, néanmoins, j'avais dû me déplacer en toute discrétion, étant accompagné par un bagage qui se voulait pour le moins peu accommodant. Fort heureusement, faire partie du clan des Terumi venait avec un nombre certains d'avantages, notamment certaines connaissances qui s'avéraient passeur à l'occasion, et qui savaient se taire et fermer les yeux contre une somme importante, ou quelconque promesse de meilleure situation.

J'étais donc parvenu jusqu'au Pays de la Lune avec mon colis, pas question de débarquer au port de la seule ville de l'île, bien évidemment, mais c'est tout au nord que j'avais trouvé un point d'ancrage, et de rendez-vous, après quelques jours à étudier les cartes de cette dernière. Il fallait néanmoins finir le chemin à pieds depuis la plage, pas question que qui ce soit ne vienne déranger ce qui allait se passer ce soir-là, ou alors aurait-il été éliminé sans sommation. Portant ce lourd et long sac entre mes bras, j'avançais dans la neige sans pour autant ressentir le froid qui venait chatouiller ma cape et mon capuchon, la vapeur de mon corps me permettant de me garder au chaud.



Après quelques heures de marche, je finissais par arriver à l'endroit convenu pour le rendez-vous, déposant simplement le sac sur la neige, dans laquelle il s'enfonçait quelque peu sous le poids. Je venais ensuite à entrouvrir ce dernier, regardant le cadavre qui s'y trouvait d'un air glacial.

- Vivant, ou mort. Tu vas me révéler ce que tu sais, crois-moi.

Ce cadavre était certainement la seule piste que j'avais depuis des années concernant ma grande sœur, et il n'était pas question que je l'abandonne aussi. J'avais entendu parler de bruits de couloir concernant un des clans les plus sombres de Konoha, et je comptais bien me servir de leurs pouvoirs afin d'avoir les informations que je désirais, quitte à risquer ma place et mon existence au passage, il était certain que la majeure partie des gens que je connaissais de près ou de loin désapprouveraient la méthode, et c'est pour ça qu'il fallait entretenir le plus grand secret quand à cette rencontre, et celles qui suivraient, si elles devenaient une réalité.

Récupérant par la suite quelques brindilles traînant autour de la position, m'assurant que personne ne m'avait suivi, je venais à retirer un peu de neige non loin du cadavre, et allumait simplement un feu moyennant un petit sacrifice de chakra, après tout, l'austérité de la demande n'empêchait guère d'apporter un brin de chaleur à la rencontre avec ce qui devait être une interlocutrice.

Yuna avançait d'un pas assuré à travers le manteau neigeux qui recouvrait le paysage hivernal. Chacun de ses pas résonnait dans le silence immaculé, accompagné du craquement caractéristique de la neige sous ses bottes. L'hiver était arrivé, sa saison préférée, où le froid conservait mieux les cadavres qu'elle affectionnait disséquer avec précision.

Aujourd'hui, cependant, elle avait un objectif bien différent. Une invitation mystérieuse, apportée par un corbeau, lui avait été adressée au nom de son mentor disparu, Shimura Haraki. Bien qu'il ait disparu depuis plusieurs années, Yuna se considérait comme son unique héritière, et elle avait donc décidé de répondre à ce rendez-vous en son nom.

Les Terumi étaient un clan réputé pour sa puissance et ses secrets obscurs. Traiter directement avec eux, contournant ainsi sa propre hiérarchie, pouvait potentiellement causer des frictions au sein de son clan voir même directement avec Konoha. Mais Yuna n'était pas du genre à se laisser arrêter par de simples convenances. Son clan avait l'habitude d'œuvrer dans l'ombre, et elle-même aimait à s'entourer d'un voile de mystère.
Prétextant un rendez-vous avec un contact au pays de la lune pour justifier son absence, elle avait pris la route, déterminée à en apprendre plus sur cette mystérieuse invitation. Quelle que soit l'issue de cette rencontre, elle ne rentrerait pas les mains vides, déterminée à ramener des informations utiles à son village. Elle devait conserver l'image d'une shinobi fidèle à Konoha, tout en poursuivant ses propres objectifs dans l'ombre.

Yuna avançait avec aisance à travers la neige, vêtue de son habituelle tenue de civil. Son épais pantalon en cuir noir et son manteau en fourrure blanche la protégeaient du froid glacial qui régnait dans cette région enneigée. Bien qu'elle apprécie l'hiver pour son travail, elle n'était pas totalement insensible aux morsures du froid.
Après avoir passé la nuit dans une taverne, où elle avait discrètement recueilli quelques informations sur la situation politique du pays de la lune, elle avait repris sa route vers le lieu de rendez-vous, veillant à ne pas attirer l'attention sur sa véritable mission. La nature secrète de ce rendez-vous exigeait une discrétion totale.

Des heures de marche plus tard, elle aperçut au loin une lueur vacillante, indiquant qu'elle approchait enfin de sa destination. Poursuivant son chemin avec détermination, elle mit encore vingt minutes pour arriver sur place, scrutant attentivement les environs pour détecter tout signe de danger potentiel.

Yuna s'installa à côté de l'homme qui l'attendait, remarquant le long paquet à ses côtés. Elle retira ses gants de fourrure et tendit ses mains pâles vers les flammes, savourant la chaleur qui en émanait. Sans détourner le regard des flammes, elle laissa échapper un léger soupir de satisfaction. Après un court moment de silence, elle prit la parole sans se tourner vers lui, ne lui offrant que son profil.

« Habituellement, les corneilles ne sortent pas pendant la saison hivernale... Elles préfèrent se rendre dans des régions plus chaudes. Cependant, certaines d'entre elles peuvent se montrer curieuses... » Elle se tourna alors vers lui, plantant ses yeux ambrés dans les siens. « Parlez sans crainte. »

Le feu venait de prendre quand j'entendis des pas s'approcher de moi dans la neige, relevant un peu la tête et avisant celle qui ne tardait pas à arriver à mon niveau. Un fin sourire aux lèvres, satisfait qu'on ait répondu à mon invitation, je venais alors à me redresser en l'avisant de haut en bas. De ce que je pouvais constater, elle avait l'air beaucoup plus jeune que moi, et je trouvais ça assez surprenant pour le clan qu'elle représentait, je me serais attendu à croiser quelqu'un de plus âgé, mais sans doute était-ce simplement un biais quelconque.

Je gardais ce léger sourire en coin, aux paroles de cette dernière alors que mon regard plongeait dans le sien, pour le moins intriguant. Ces cercles concentriques n'étaient pas sans me rappeler des Dôjutsus, pour autant, je n'avais entendu parlé d'aucuns liens entre cela, et la capacité à faire se relever les morts. Sans doute n'était-ce qu'une mutation physique.

- J'ai bien peur de devoir avouer que la corneille qui vous fait face est en réalité très curieuse, et que c'est probablement l'un de ses pires défauts.

Je soufflais un léger rire, avant de poursuivre finalement, cordial. Après tout, cette rencontre était d'une importance capitale, et il n'était pas question de tout faire capoter.

- Je gage que vous savez déjà qui je suis, si vous avez bien reçue ma missive, mais je m'appelle Terumi Ushio, et il y a quelques éléments de mon passé, que j'aimerais éclaircir.

Je venais à brièvement désigner le cadavre emmitouflé dans le paquet que j'avais soigneusement préparé, et posé à même le sol, un brin éloigné du feu alors que je m'en approchais, fixant brièvement ce dernier avant de revenir à mon interlocutrice :

- Tout porte à croire que ce Samouraï du Clan Iga a les informations que je souhaiterais. Hors, comme vous pouvez le constater, la vie l'a quitté depuis un petit moment déjà, et je n'ai donc aucun moyen d'accéder à celles-ci par moi-même. C'est là que, si on ne m'a pas menti sur les capacités de votre clan, vous entrez en scène. Vous faites parler ce cadavre, et en échange, vous pourrez le disséquer comme bon vous semble.

Je marquais alors une petite pause, ne la quittant pas du regard tandis que je venais finalement à tendre mes mains vers les flammes :

- Sauf peut-être, si vous avez une autre idée de rétribution, auquel cas je suis tout ouïe.

Yuna écouta attentivement les paroles d'Ushio, évaluant mentalement la situation. Il semblait sérieux dans sa demande et déterminé à obtenir son aide. Le fait qu'il ait parcouru une tempête de neige pour la rencontrer ne pouvait être ignoré. Cela démontrait son engagement envers cette affaire, et Yuna était prête à en profiter au maximum.

Elle lui adressa un sourire en retour, reconnaissant son charme et son assurance. « Terumi Ushio », répéta-t-elle, mémorisant son nom. « Vous avez fait le bon choix en sollicitant l'aide du clan Shimura. Nous avons des compétences uniques qui peuvent être très utiles dans des situations comme celle-ci. »
Elle prit une pause, réfléchissant à la meilleure approche à adopter. « Concernant votre demande, je suis disposée à vous aider. Mais vous comprenez que mes services ne sont pas gratuits et que j'ai accès à profusion de corps... Celui si ne semble pas disposer d'éléments suffisamment interessants pour représenter un paiement suffisant.  » Son regard scrutait celui d'Ushio, cherchant à percer ses intentions. « L'état du cadavre et la complexité de la tâche détermineront le coût de mes services. Mais je suis sûre que nous pouvons trouver un accord satisfaisant pour les deux parties. »

Elle savait qu'elle devait jouer habilement ses cartes pour obtenir le meilleur résultat. Après tout, dans ce monde, il n'y avait pas de place pour la faiblesse.

Après avoir examiné attentivement le cadavre, Yuna se concentra sur les blessures qui avaient causé sa mort, veillant à ce que sa trachée soit en suffisamment bon état pour permettre son travail. Ses yeux scrutèrent chaque détail, évaluant les possibilités et les défis qui se présentaient. Après tout, si elle devait lui transplanter des cordes vocales, le prix ne serait pas le même.
Elle nota mentalement de ne pas être trop gourmande dans ses demandes. Si elle voulait transformer ce Terumi en futur partenaire commercial, elle devait être prudente dans ses exigences. L'équilibre entre l'offre et la demande était crucial.
Une fois son examen terminé, elle se tourna vers Ushio avec un sourire satisfait. « Tout est en ordre », annonça-t-elle d'une voix calme mais confiante. « Maintenant, parlons affaires. »



Elle s'approcha de lui, son regard brillant d'une lueur taquine. « Qu'êtes-vous prêt à offrir pour obtenir les informations que vous désirez ? » demanda-t-elle d'une voix suave, délibérément provocante. « Je peux vous garantir des réponses claires et précises... » Son sourire s'élargit, laissant entrevoir un côté séduisant et mystérieux, telle une diablesse sûre d'elle et s'apprêtant à signer un contrat juteux. « Qu'êtes vous prêt à me céder en échange de ses informations...? »

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'apparente jeunesse de mon interlocutrice ne valait pas son expérience. Les mains tendues vers les flammes, j'observais cette dernière du coin de l'œil alors que j'étirais un sourire en coin à ses réponses. Je me doutais bien que de tels services avaient un coût, et j'étais prêt à y mettre le prix, mais elle semblait attendre davantage. Fort heureusement, j'avais réussi à obtenir un cadavre qui n'était pas en état de décomposition trop avancé, et dont les cordes vocales ainsi que la gorge avaient été sauvegardées.

Je soufflais doucement, ne la quittant pas du regard tandis qu'elle semblait procéder à l'examen des blessures elle-même, avec une certaine minutie, de ce qu'on pouvait lire dans son regard. Je laissais donc faire, écoutant silencieusement alors que mon regard se reportait dans les flammes, contemplant ces dernières en pensant aux informations que pourrait me révéler ce pauvre type. J'en avais cruellement besoin, après tout, les dernières pistes avaient toutes été épuisées depuis quelques mois, froides, et c'est bien ce cadavre qui avait la dernière piste chaude dont je pouvais disposer, alors lorsque la Shimura vint à s'approcher de moi, je pivotais vers cette dernière, fixant mon regard dans le sien.

" Ce que je suis prêt à offrir, mh ? "

J'inspirais profondément, réfléchissant à ce que je pouvais bien offrir à une jeune femme qui n'avait rien à perdre, mais tout à gagner dans cette affaire. J'étais en position d'infériorité, et je détestais ça, mais je n'avais guère le choix, aussi, j'entamais d'user de mon Kekkai Genkai, produisant de la vapeur qui venait à s'extirper de sous ma cape et mon capuchon, un sourire au coin des lèvres alors que bien vite, la tiède fumée venait à nous entourer, manquant d'étouffer le feu qui se trouvait à nos pieds.



Ainsi penchée vers moi, je venais à faire de même pour lui susurrer à l'oreille, d'une voix tout aussi suave et doucereuse que la sienne :

" Lorsque ma mort viendra, tu pourras disposer de mon corps à ton bon vouloir. Nul doute qu'un Kekkai Genkai comme le mien devrait être d'un grand intérêt pour toi. "

Je n'avais, de toute manière, plus de famille proche en vie si ce n'est ma sœur, dans l'optique où cette dernière l'était encore du moins. Je venais d'offrir ce qu'attendait probablement le plus mon interlocutrice sur un plateau d'argent, mais avais-je d'autre choix ? C'était une question de vie ou de mort, et dans l'optique de pouvoir sauver ma sœur adorée, j'espérais qu'elle comprendrait qu'on la prive de ma sépulture auquel cas.

Me redressant ensuite, laissant mon souffle chaud se perdre contre la peau de cette dernière, j'avais pris un ton plus familier afin de l'appâter, ou peut être de la déstabiliser. Elle s'amusait avec moi et ma détresse, et j'espérais avoir un juste retour de la chose, tandis que je venais à finalement tendre la main vers cette dernière :

" Deal ? "

La brume mystérieuse qui flotta autour du jeune éveilla l'intérêt de la jeune femme. L'une de ses plus grande ambition était d'amalgamer chaque Kekkai Genkai au monde afin de se les accaparer. Aussi quand la voix doucereuse du Terumi vient balayer sa peau, un léger frisson balaya l'épiderme de la rouquine.
Cependant, ce n'était pas tant la voix séduisante qui lui arracha cette chair de poule, mais bien l'idée de pouvoir disposer de son cadavre comme elle le souhaiterai le moment venue.
Le tout serait donc de survivre assez longtemps pour pouvoir disposer du corps de cet homme le moment au moment de son trépas. Heureusement, elle avait des projets à moyen terme pour s'assurer une espérance de vie à la hauteur de ses ambitions.

" C'est un marché équitable..." Dit-elle souriante. " Un marché intelligent. Je ne suis pas assez sotte pour croire en de vaine promesse. Mais je n'ai pas d'autre choix que de jouer le jeux..."

Si Yuna avait rapidement décidé de jouer de sa supériorité dans ce marché, elle n'était pas non plus du genre à jouer avec la nourriture. Cet homme semblait aux aboies, suffisamment pour laisser la rouquine disposer de son cadavre. En tant que Shimura, la nécromancienne avait un regard très particulier sur la mort. Elle ne comprenait pas l'importance sacré que les humains accordaient à leur dépouille.
Cependant cela ne l'empêchait pas de comprendre qu'elle ne pouvait pas en tirer d'avantage.

" Deal."

La petite main de la rouquine vint saisir avec une délicatesse peu coutumière celle du Terumi tout en le fixant avec ses inquiétant yeux jaunes. Elle se redressa et regarda le cadavre d'un air songeur. Malgré la température ambiante, elle enleva son lourd manteau qu'elle déposa avec minutie sur  le sol. " Questionner un mort n'a rien de commun." Commença t'elle en frottant ses mains l'une contre l'autre. " Les morts n'ont pas les mêmes problèmes que les vivants. Face à un cadavre récalcitrant, le menacer de sévices corporel n'à que peu d'effet... En revanche, face à sa propre mortalité, certaine chose prennent plus de valeur. Les enfants par exemple." Elle marqua une pause et leva un doigt en l'air pour souligner un point. " Nous sommes des primates, des créatures sociables. Il est inscrit dans nos gènes que nous devons protéger nos enfant y compris d'eux même.Il est donc important de connaitre le sujet de cette technique. "
Elle s'interrompît avant de composer de rapides mudra. " Je vous laisse mener la discussion... "


Alors qu'elle fermait les yeux pour ce concentrer sur sa technique, Yuna posa un genou à terre et sa main sur le crâne du cadavre. Moins d'une seconde plus tard, un râle s'échappa des lèvres livide du mort alors que ses yeux d'une pâleur spectrale s'entrouvrirent.

" Le contact est établi."

Sans réelles surprises, la Konohajin accepta l'échange de bons procédés. En même temps, avait elle d'autres choix ? Je n'avais décemment pas grand chose de mieux à lui proposer, dans l'immédiat en tout cas, et j'avais désespérément besoin de ces informations. Je venais donc à lui serrer également la main, pour sceller notre accord et c'est contre toute attente que cette dernière fit preuve d'une certaine légèreté, voir même d'une surprenante douceur. Je n'en fus pas décontenancé, au contraire, je tâchais de garder la face, fixant ses prunelles jaunes avec détermination, avant de finalement relâcher sa dextre.

Je me reculais ensuite légèrement, ne connaissant aucunement l'étendue nécessaire des manoeuvres de cette dernière pour ramener le cadavre à la vie. Je la laissais donc déposer son manteau dans la neige, alors qu'elle tâchait de me donner quelques conseils pour rendre l'interrogatoire plus efficace. Elle n'en était clairement pas à son coup d'essai, à priori, et avait développé certaines stratégies pour récupérer les informations qu'elle souhaitait. Un don on ne peut plus dangereux, dans l'optique où nous devions nous retrouver dans des camps opposés, et qu'elle pouvait disposer à son bon vouloir de cadavres du Pays de l'Eau.

- Soit, je te remercie pour ces conseils.

J'opinais doucement, alors, il n'était pas question de reprendre le vouvoiement alors que nous venions d'établir une certaine relation de confiance, et m'approchais donc d'un nouveau pas lorsque cette dernière venait à composer sa technique. J'observais avec attention, alors qu'elle déposait sa main sur la tête du cadavre et que ce dernier finissait par pousser un râle sourd, ouvrant ses yeux translucides sans bouger quoi que ce soit d'autres.



- Hideo Iga, bienvenu parmi les vivants.

Un nouveau râle, alors que ce dernier cherchait du regard qui pouvait bien lui adresser la parole. Il finit par poser son regard translucide sur moi, et sembla grommeler quelques mots, encore difficilement compréhensibles après un réveil si rude :

- Qui.. tu, petit ?

J'esquissais un léger sourire en coin, tandis que je venais à m'approcher tout près, restant tout de même non loin de la Shimura, au cas où :

- Vous n'avez pas besoin de savoir qui je suis. Terumi Hitomi, je sais que vous disposez d'informations sur l'endroit où elle se trouve, ou elle aurait pu se trouver. En tout cas, que vous disposiez d'une piste pour la retrouver, de votre vivant.

Le mort-vivant vint alors à détourner son regard de ma personne, et le posa sur celle qui l'avait réveillé, sans piper mot. Il venait ensuite à le détourner de nos personnes, pour aviser la cime des arbres, et le ciel, un léger vent se levant et se mettant à faire danser les branchages. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'avait pas particulièrement l'air loquace, aussi, je venais à tirer mon kunai et à lui planter dans la poitrine, provoquant un léger râle à ce dernier tandis que je reprenais sans attendre :

- J'ose croire que ça ne vous fait ni chaud ni froid, mais imaginez un instant, que ce kunai puisse se planter dans le corps de vos êtres chers. Votre fille, votre fils.. votre femme, peut-être ? Ou même tous ? En fait, je pourrais même me permettre de ne pas me mouiller, et faire appel à un professionnel. En tant que membre du clan Terumi, j'ai quelques connaissances, après tout.

Ce dernier se mettait à grommeler et à grogner avec plus d'assurance, semblant vouloir bouger sans pour autant y parvenir. Son regard se braquait de nouveau sur moi, alors que je tâchais de reprendre calmement :

- Donnez moi les informations dont vous disposez. Et ne me mentez pas, auquel cas toute votre famille vous rejoindrais dans la tombe.

Je venais à me pencher vers ce dernier, défiant alors son regard tandis que je gardais le kunai bien planté dans son torse. Un long silence s'ensuivi, alors qu'il tâchait finalement de répondre, le regard aussi noir que sa lividité apparente aurait pu le lui permettre :

- Suna.. Famille.. Aaarh.. Dôsen..

J'avais appliqué les conseils de la Shimura à la lettre, et il faut croire que ceux-ci s'étaient avérés utiles, effectivement. Je venais alors à retirer mon kunai de la carcasse tandis que je jetais un regard vers cette dernière, hochant la tête. J'avais les informations que je désirais, et il n'était plus nécessaire de le maintenir dans cet état.

La nécromancienne assista muette à l'échange entre Ushio et le cadavre qu'elle avait momentanément réanimé. Assez facilement, elle comprit que le jeune homme cherchait des informations sur quelqu'un de sa famille. Quelqu'un qui semblait avoir disparu. D’instinct, Yuna s'imagina une petite sœur, une amie d'enfance, voire même une fille.
Se montrer aussi protecteur et désespéré dans ce genre d'affaires ne laissait que peu de doute sur la nature du lien qui pouvait l'unir à la disparue.
D'un geste de la tête, il indiqua à la rouquine qu'elle pouvait suspendre sa technique. Elle s’exécuta, ôtant ses mains du crâne du réanimé alors que la tête de ce dernier se figea à nouveau.

« Tu t'en es bien sortie. » Commenta-t-elle en attrapant une poignée de neige pour rincer ses mains. « Certaines personnes sont tellement surprises que ma technique fonctionne qu'ils sont presque... pétrifiés. » À leur décharge, s'entretenir avec les morts, même avec l'incroyable panel de techniques qu'offrait le ninjutsu, semblait presque... magique. En plus d'être assez mal vu dans la plus par des cultures qu'elle est rencontrée.
Elle choisit de ne pas parler avec lui de l'affaire en cours. Bien qu'elle soit d'une nature curieuse, elle ne souhaitait pas être trop envahissante au regard de l'importance que ses recherches semblaient représenter pour lui. S'il ressentait le besoin d'en parler pour une quelconque raison, elle ne se déroberait pas.
Cependant, l'occasion de créer un vrai partenariat était bien trop tentante pour qu'elle n'essaye pas d'en profiter un tant soit peu.

« J'aime les transactions qui se passent bien. » Continua-t-elle de bonne humeur. « Je serais heureuse de te proposer mes services dans le futur... Moyennant finance bien entendu. Les gens de notre espèce... » Continua-t-elle pensive. « … ont toujours besoin d'un carnet d'adresses bien rempli. »

Elle se retourna vers lui et planta ses yeux jaunes dans les siens. « Je compte sur toi pour ne pas trop abimer la marchandise. » Elle parlait bien évidemment de son corps. « Je sais que le contrat ne stipulait pas que tu me le remettes en parfait état. Cela dit j'apprécierai une mort douce. Je peux certes rattacher les morceaux, mais c'est une perte de temps et d'énergie. Sans compter que l'esthétisme à son importance. » En se grattant le menton, elle continua méditative : « Éviter peut-être des duels à mort contre des utilisateurs de Katon... Ah si tu pouvais parler à tes proches de notre accord cela rendrait les échanges plus facile le jour où je viendrais disposer de ta dépouille. »

J'esquissais un léger sourire en coin, reprenant un peu de contenance alors que la Shimura venait à complimenter mon interrogatoire. Je me tournais vers cette dernière qui se rinçait calmement les mains avec la neige présente autour, et reprenait calmement :

- Oh, ne t'en fais pas. J'en ais vu beaucoup, du haut de mes si jeunes années. Il y a hélas peu de choses encore capables de me surprendre, en ce bas monde.

Une réflexion un poil fataliste, peut-être, mais on ne peut plus réel, hélas. Je n'avais guère envie de m'étaler sur des sujets personnels, néanmoins, il n'était pas question qu'elle dispose de plus d'informations qu'elle n'aurait dû en avoir, après tout, elle restait une Konohajin, et moins elle en savait, mieux ce serait. J'écoutais néanmoins avec attention ses prochaines paroles, et soufflait un léger rire quand à la proposition de ses services, ou d'un quelconque partenariat :

- Tes services se sont montrés efficaces, alors je tâcherais de penser à toi, au cas où j'ai d'autres choses à voir avec des morts. Mh. Et je tâcherais peut-être de parler de toi à des personnes de confiance, qui seraient susceptibles d'avoir besoin du même genre de services, auquel cas. Et ma foi, si jamais tu as besoin de marchandises un peu spécifiques, des plantes, du matériel, des.. drogues.. Tu peux faire appel à moi, je te donnerais un moyen de me contacter aisément.

Elle venait alors à se retourner de nouveau vers moi, et plongeait de nouveau son regard si intriguant dans le mien. Je soufflais un léger rire à ses propos, elle parlait de la mort avec une telle liberté que ça en aurait été presque enviable, toutefois, il en fallait bien plus pour parvenir à me décontenancer :

- Je tâcherais d'être prudent avec la marchandise, après tout, je ne voudrais pas que vous vous sentiez lésée. Cela risquerait d'entacher des collaborations futures avec mon clan, auquel cas.



Je soufflais doucement, alors. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la chose s'était avérée rapide. J'avais alors un peu au loin, avant de reprendre finalement, posant mon regard sur le cadavre froid redevenu inanimé :

- Tu comptes faire quelque chose de lui, d'ailleurs ? Je me vois mal le ramener au village, si tu n'en disposes pas. Peut-être vaut-il encore mieux le faire incinérer ici, auquel cas, j'ai de quoi faire.