[FB] Le hasard n'existe pas |avec dosen jikan

An -3

Suna baignait dans la chaleur du désert lorsque l'agitation s'empara des urgences du village. Un homme, gravement blessé et inconscient, fut porté en hâte par une équipe de secouristes. Ses vêtements étaient déchirés, et son visage portait les marques d'une lutte acharnée. À sa suite, un deuxième individu, dans un état encore plus précaire, était transporté. Cet homme présentait des blessures choquantes : il lui manquait de nombreux membres, créant d'effrayantes blessures béantes qui laissaient échapper un flot de sang continu. Son teint était livide, et il semblait être à la limite de la vie et de la mort.




Les médecins shinobis de Suna réagirent avec urgence, comprenant la gravité de la situation. Ils devaient agir rapidement pour tenter de sauver ces deux âmes torturées. Cependant, un problème se posa rapidement : ni le premier homme, ni le second n'étaient des sunajins, et il n'y avait pas de donneur de sang compatible disponible à proximité. Aucun traitement de faveur ne serait permis.

Face à cette situation désespérée, le corps médical prit la décision audacieuse d'utiliser le sang du premier homme, Hakari, pour tenter de sauver la vie du second. Le temps était compté, et ils se mirent immédiatement au travail pour réaliser une transfusion sanguine d'urgence.

Les minutes s'écoulaient rapidement, et l'équipe médicale s'efforçait de stabiliser le patient mourant. Ils espéraient ardemment que ce geste désespéré serait suffisant pour lui sauver la vie sans pour autant risquer l'autre. Certains reconnaissaient Hakari, qui était habitué à passer tous les ans par Suna en tant que membre d'un clan nomade, les Inuzuka. On le connaissait enjoué et souvent accompagné de deux canidés énormes. Ces derniers attendaient en dehors du bloc opératoire, soucieux mais silencieux.

Au cœur des urgences de Suna, l'issue de cette intervention médicale incertaine pesait lourdement sur les épaules des médecins, qui se battaient pour sauver la vie de ces deux étrangers dans le désert impitoyable.

Dans le même temps, une missive était envoyée au domaine des Dosen par un des travailleurs de l'hôpital : des blessures familières, des êtres inconscients et une urgence.

Pour la moindre réponse, il faudrait sans doute attendre le lendemain au réveil de Hakari.

Non loin du village caché de Suna, il y avait un petit endroit qui était la demeure d'une grande famille Dôsen. Cette grande famille qui avait jadis compté plus de 15 membres était maintenant bien plus petite. Cette demeure bougeait souvent, jadis. Mais depuis que les tombes avaient été creusés, la famille ne quittait plus cet endroit. C'était vers la fin de la journée qu'un certain individus était arrivé pour interrompre les activités de la famille. Alors que je prenais un peu de temps avec les jumeaux, leurs montrant quelques petites astuces pour notre art familial, un jeune homme était arrivé en trombe. Benjiro, appartenant également au clan, était rapidement devenu une figure reconnaissable par le reste de la famille. Mais il était également le signe que je devais maintenant retourner à Suna. Après un rapide échange, je laissais à Tamago le soin de s'occuper des plus jeunes. J'avais confiance en lui : il était l'homme de la maison pendant bien plus longtemps que moi.



Alors que nous nous dirigions comme une flèche vers le village, traversant quelques dunes du désert, j'écoutais ce qui semblait être la première piste digne d'intérêt. Après tout, Benjiro ne serait pas venu ici s'il n'y avait pas une bonne raison. J'avais confiance en son jugement, mais j'avais maintenant besoin d'entendre ce qu'il savait.  


Sous mon masque, mes traits se renfrognèrent. La piste semblait mince, plus que je ne m'attendais. Mais une piste était une piste... J'espérais sincèrement que les docteurs et l'aide de quelques membres du clan Hoshi pourrait les aider à survivre à leurs blessures. Je pressais le pas ; s'ils devaient dire quelque chose sur leur lit de mort, je ne voulais pas en rater une seule bribe.




Le bruit du bois frappant le sol résonnait dans la pièce alors que je ne cessais de marcher dans le grand hall. Rester immobile, ce n'était pas vraiment possible pour moi. Enfin, jusqu'à ce que plusieurs médecins me firent signe d'arrêter : le bruit de mes pas les déconcentraient. C'est une des choses que j’appréciais beaucoup chez les Hoshi et dans les hôpitaux de Suna : peu importe le rang, si tu dérange, on te lance par la fenêtre. Je décidais plutôt de prendre place sur l'une des chaises et d'attendre. Je devais attendre encore quelques heures avant que les patients ne se réveillent... Alors, j'ai fais ce que je devais faire : je sortais mon équipement pour longues nuits.

Rapidement, une pierre de bonne taille était placée au sol. Quelques minutes plus tard, je revenais avec ma théière remplie d'eau et de feuilles de thé. Je déposais l'objet de métal sur son socle de protection. Quelques petits gestes de mains plus tard, et un jutsu lancé en un murmure, je créais plusieurs petits orbes de feu. Alors que ceux-ci sortaient de sous mon masque, les orbes ressemblant à de la braise, se dirigèrent vers l'intérieur de la théière. Après avoir refermer le couvercle, je n'ai pas attendu longtemps pour que celle-ci atteigne son point d'ébullition et qu'un magnifique sifflement se fit entendre. J'étais sur le point de me verser une bonne tasse de thé quand je vis de nouveau l'un des médecins sortir de la pièce.

Si seulement il était capable de voir mon énorme sourire, moi qui m'amusait légèrement à ses dépends. Mais je pense qu'il aurait probablement dit un nombre plus important de juron si c'était le cas. Je ne l'ai cependant pas entendu refuser la tasse que je lui offrais. La nuit était longue pour tous, ce n'était donc pas de refus.

An -3

Le réveil de Hakari s'accompagna d'une sensation de lourdeur accablante, comme si son corps tout entier était devenu un fardeau insupportable. Une fatigue profonde, un mélange de somnolence et d'épuisement, enveloppait son être, comme une chape de plomb pesant sur ses épaules.

La chambre d'hôpital baignait dans une lumière douce, tamisée par les rideaux à demi tirés. Une ambiance feutrée qui tranchait avec le tumulte des événements précédents. Les murmures étouffés de l'activité hospitalière parvenaient à ses oreilles, mais il était incapable de discerner clairement les voix ou les mots échangés, noyés dans un brouillard confus.

L'Inuzuka prit lentement conscience des bandages serrés autour de certaines parties de son corps meurtri. Chaque mouvement, chaque tentative de bouger, déclenchait une douleur sourde et lancinante qui le contraignait à l'immobilité, telle une chaîne invisible qui entravait sa liberté.

Il chercha du regard les deux canidés qui l'accompagnaient habituellement, ses fidèles compagnons, les gardiens de sa solitude. Leur absence le plongea dans une profonde inquiétude, et il sentit un vide douloureux là où leurs présences rassurantes devraient se trouver. L'incapacité de les appeler, de les sentir près de lui, accentua son sentiment d'isolement.

Le médecin pénétra finalement dans la pièce, son visage sérieux traduisant l'importance de l'annonce qu'il avait à faire. Hakari sentit un frisson d'appréhension le parcourir, un instinct prémonitoire lui soufflant que quelque chose avait mal tourné. Les mots du médecin tombèrent comme des poids, remplissant l'air déjà tendu d'une tristesse lourde et oppressante.




Le choc le traversa comme un éclair sombre. Il avait été le donneur de sang, l'espoir de survie pour cet homme inconnu, mais malgré les efforts acharnés de l'équipe médicale, la vie avait glissé entre leurs mains. Une culpabilité sourde le rongea, une question lancinante : aurait-il pu faire plus ? Pourtant, il ne connaissait même pas le nom de cet homme, et pourtant, il était lié à lui par cette transfusion de sang, une chaîne invisible de destinées entrelacées.

Le canin n'avait pas les mots pour exprimer cette émotion complexe qui l'envahissait, ce mélange de tristesse et de culpabilité. Les battements de son cœur semblaient marquer un rythme funèbre, une mélodie silencieuse de deuil pour un homme dont il ne connaissait rien, sinon la douleur partagée à travers le don de son propre sang.

Le médecin lui prodigua quelques explications sur son propre état de santé, sur ce qui l'attendait en termes de récupération. Cependant, les paroles du médecin semblaient flotter dans l'air, car le maître-chien était plongé dans ses propres pensées, méditant sur la vie et la mort, sur le lien mystérieux qui s'était créé entre lui et cet homme qu'il n'avait jamais connu, sur la fragilité de l'existence et le poids de la responsabilité qui pesait sur ses épaules.

La lumière du jour inondait la chambre, mais dans le cœur de Hakari, une ombre sombre persistait, une mélancolie muette qui semblait gravée dans son âme. Un des assistants médicaux s'excusait de son impolitesse en annonçant qu'un soit disant membre honorable d'un clan du Sable désirait lui parler. Ou tout du moins, lui poser des questions. D'un signe de tête, le voyageur de vingt ans autorisait cela. Avait-il réellement le choix, en vérité ?

Qu'est-ce qu'un marionnettiste pouvait bien lui vouloir ?

J'ai passé quelques heures dans l'hôpital, regardant quelques parchemins administratifs. De façon désespérer, je tuais le temps d'attente du mieux que je pouvais. Attendre était une qualité pour n'importe quel ninja, mais ne rien faire était une torture. Parfois, Benjiro venait échanger quelques mots et me donner quelques parchemins pour plus de lectures. Mais je pense que même l'importante quantité de paperasse sur son bureau diminuait à un rythme très élevé. Ce n'est qu'aux petites heures du matin, alors que le soleil pointait le bout de son nez, qu'un des médecins m'informa du réveil de l'un des deux hommes et du trépas du second... Je ne pouvais que soupirer face à cette nouvelle : de mon point de vue, je perdais une source d'information précieuse.

Je laissais un peu de temps à mon interlocuteur. Le docteur devait lui dire quelques mots, parler de son état de santé et lui annoncer la nouvelle. La nuit était maintenant totalement disparue quand le docteur me donna l'autorisation de voir son patient. Avec un bref remerciement, je me dirigeais dans la pièce. Mon entrer dans la salle se fit sans réelle cérémonie. Dans chacune de mes mains se trouvait une tasse laissait échapper un délicat fume qui était, selon moi, agréable. Je déposais l'une d'elle sur la table de chevet, gardant précieusement la seconde, avant de m'asseoir sur une chaise mise à proximité. Je prenais l'initiative en m'introduisant, tentant de briser la glace de la façon la plus délicate possible. Avec une emphase sur le mot ''tenter''.



Je n'étais pas la personne la plus douée dans la catégorie "remonter le moral après un décès", mais avec le temps j'avais obtenu une certaine expérience. Peut-être que la mention d'une possible vengeance serait assez pour le motiver à partager ce qu'il savait. Mais pour le moment, je n'avais aucune idée de la relation entre ses deux individus. Amis, membres du même clan, rencontres éphémères, amoureux... Tout était possible, mais c'était à lui de me parler. Je lui laissais quelques moments pour assimiler ma présence, peut-être même prendre une gorgée de thé s'il le désirait. Je ne voulais pas brusquer, je devais être patient. Je ne prenais également pas de temps pour continuer de siroter ma tasse. À cet inviter dans le village de Suna, je lui dévoilais la raison de ma présence ici. Ce n'était pas uniquement de la courtoisie malheureusement



Je n'avais pas besoin de mentionner ma raison pour être personnellement sur cette affaire, surtout avec ce qui s'était produit. S'il y avait bel et bien une corrélation, ce n'était pas seulement moi et ma famille qui était affectée. Cet homme avait presque perdu la vie, peut-être perdu un compagnon... Nous étions dans le même bateau maintenant. J'espérais simplement qu'il ne serait pas borné comme je l'étais et qu'il refuserait de partager ce qu'il savait. S'il décidait de ne rien dire et partir en douce pour obtenir sa vengeance... J'avais peur de perdre ma seule piste et mon seul témoin.

Après avoir écouté attentivement Jikan, Hakari se perdit dans un moment de réflexion silencieuse. Les mots de l'homme masqué étaient empreints de sincérité et de préoccupation, et il était difficile pour lui de ne pas ressentir une certaine sympathie envers lui.

Finalement, il prit la parole d'une voix légèrement faible, mais empreinte de gratitude. "Hakari, c'est mon nom. J'apprécie votre compréhension. une légère pause "Le nom de mon ami était Kaito, et sa perte est un fardeau que je porterai toujours."

Le maître-chien prit la tasse de thé offerte par Jikan et prit une gorgée, la chaleur réconfortante se répandant dans sa gorge.

Hakari se souvint des détails de l'affrontement avec un frisson, ajoutant : "Cela s'est passé dans une petite vallée isolée, au cœur du désert. À première vue, nous pensions que c'était une petite ville ou un avant-poste où des gens pouvaient vivre. Mais quand nous sommes entrés, nous n'y avons trouvé que la mort."

Il décrivit la scène plus en détail, lentement : "Les bâtiments étaient en ruines, les rues étaient désertes, et une atmosphère sinistre flottait dans l'air. C'était comme si tout le lieu avait été abandonné depuis des décenies. Ce n'était qu'au moment de l'attaque que nous avons compris que ce n'était pas une ville, mais un piège mortel."

Ses yeux vitreux, l'un en larme et l'autre frappé par une colère noire, se perdaient dans le masque de son interlocuteur. "Une seule personne nous a attaqué, sans prévenir. Il était très bon, bien meilleur que moi. Ses poings étaient puissants, notre agilité n'égalait pas la sienne et il maîtrisait plusieurs éléments..." il avait été impuissant.

La main du jeune adulte vint chercher quelque chose de sa poche, qu'il déposa sur le côté du lit adjacent à Jikan. Cela ressemblait à un morceau de mécanisme très complexe malgré sa petite taille - mélange d'ingénierie et d'attributs humains "Il a échappé à nos crocs mais mes griffes l'ont touché, une fois." la trouvaille était déjà assez choquante pour lui mais les mots qu'il allait sortir le troublaient tout autant "Et ce n'était qu'une marionnette."

Ses souvenirs se mélangeaient et il commençait à s'agiter. Après quelques secondes de panique, il reprit ses esprits alors qu'un ninja médical lui administrait un calmant qui ne l'endormirait pas. "Enfin, une de ses marionnettes."

J'étais silencieux, écoutant ce récit pour me souvenir de chaque détail qui me semblait utile pour mes recherches. La première était la présence d'un avant-poste ou d'un endroit dans lequel se trouvait autrefois un clan. De tels ruines étaient omniprésentes dans le désert, surtout après la construction du village de Suna. Je n'étais pas étonné par cette partie de son histoire. Et puis, ce n'était pas impossible que ce soit un endroit qui ait été abandonné bien avant cette période. Après tout, s'il n'y avait plus d'eau à cet endroit, autant partir pour se trouver un nouvel endroit pour vivre.

Les détails étaient minces, mais j'obtenais quelque chose qui me fit frissonner. L'attaque était orchestré par une seule personne. Avec l'élément de surprise, un contre deux ne semblait pas impossible. J'entendais la mention de crocs et de griffes. J'avais entendu parler vaguement que de telles capacités existaient, mais je devais avouer que je ne les avais pas vu personnellement. Mais plus que tout, c'était la pièce de mécanisme qu'il semblait avoir réussi à s'approprier qui me frappait. Je n'étais pas digne de ma famille si je ne voyais pas ici le travail des miens. Je regardais le morceau qui était déposé sur le lit, le prenant entre mes doigts afin de l'observer plus en profondeur.

Le simple souvenir de tous ses évènements avaient encore un puissant effet sur Hakari. Après une nouvelle intervention de l'équipe médicale, Hakari se remit de son état de panique. Avec un traumatisme aussi récent, ce n'était pas une chose qui m'étonnait. Seulement repensé à ma propre situation, alors que je restais sans voix pendant plusieurs mois, je compatissais avec son état. Il avait une réaction saine face à un tel évènement, aussi difficile celle-ci était à vivre. Cependant, une partie de moi persistait à garder mon esprit rationnel. Certes, ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. Mais même si ce n'était pas la bonne piste, il s'agissait maintenant d'un cas qui était lié à l'entièreté du clan. Ou du moins, s'il s'agissait vraiment d'un marionnettiste des Dôsen.



Je voulais m'assurer de comprendre ce qui passait par la tête de ce jeune ninja. Avait-il de la famille ici, à Suna ? Était-il un éternel voyageur, seulement de passage ? Ou chercherait-il à venger son compagnon ? Je sais qu'avec de telles informations, j'irais faire mon inspection par la suite. Si possible, avec un groupe du clan pour arrêter le coupable. S'il se trouve encore à cet endroit, je voulais le capturer vivant.

Un long silence suivait la question de Jikan. C’était difficile à dire. Les Inuzuka n’étaient pas du genre à guerroyer, en tout cas pas les siens. Ils avaient échappé à la moindre affiliation pour ne pas avoir à s’occuper de la guerre. Les chiens ne se battaient qu’en cas de nécessité, le reste du temps ils profitaient de la vie. De bons vivants, voici ce qu’ils étaient.

Et pourtant…

Une de ses mains vint serrer le drap blanc et ses dents se crispèrent. “Jikan…” son visage se baisse, en gage d’humilité “Je ne sais pas comment vous gérez ce genre de choses à Sunagakure no Sato mais…” le canin demandait rarement une vengeance, mais là… “... si vous pouviez m’accorder une place dans votre équipe d’enquête, je vous en serai reconnaissant.”

Il n’était pas dupe, il savait très bien qu’il n’allait pas être celui qui trancherait la gorge de celui qui avait tué Kaito. Les clans s’occupaient eux-mêmes de leurs rejetons, sinon cela créait de gros conflits. Hakari comptait simplement honorer la vie perdue d’un camarade en mettant ses compétences à disposition.

“Les odeurs vont et viennent dans ce désert, ne s’accrochant que très rarement au sable qui le composent. Mais ça pourrait toujours vous être utile.”

La fatigue commençait à se faire sentir et pourtant, il souhaitait convaincre l’homme en charge ici de s’offrir les services du clan nomade.