[Flashback] Le Feu et l'Eau chez Winnie [PV : Musashibô Benkei]

An -3 avant notre ère,

En pleine méditation, une séance tous les matins aux aurores afin d’être prête pour la journée qui s’annonce. Une pratique qu’elle réalise depuis des années, cela a été mis en place par sa mère afin de maintenir son esprit sur le bon chemin. Cela permet de le renforcer et de l'aiguiser afin d’être prête à toute occasion et ne pas flancher aisément. Kagura souhaite devenir plus forte, devenir un membre important de son clan et être reconnu comme Onna-bugeisha capable de protéger son Daimyô, Hi no Kuni et Konohagakure no Sato. Renforcement physique et mental, améliorer son maniement d'armes que ce soit au katana ou avec sa naginata et tenter d’améliorer son maniement de l’arc afin de mieux viser. En tout cas, la bretteuse a beaucoup de boulot devant elle et cela lui permet d’avoir des projets à long terme en tant que samouraï. D’ailleurs, elle est devenue Chûnin, il y a peu, sans doute grâce à l’aide de ses parents qui lui incombent bien des missions importantes. Une envie qu’elle se dépasse, qu’elle ouvre la marche pour sa génération et la future génération à gagner en notoriété au sein du village.

À la suite de sa méditation, Kagura part s’entraîner au maniement d'armes. Elle a, certes, plus de responsabilités, via son nouveau grade. Cela dit, elle ne doit pas négliger ses entraînements quotidiens, car elle est encore jeune et la jeune femme se doit de continuer à progresser. Ce n’est pas facile de vivre en tant que samouraï surtout lorsque son père est un membre assez important au sein du clan et de sa proximité avec le Daimyô. Il faut montrer une bonne image et se montrer irréprochable. Ce n’est pas quelque chose de simple, mais bon, ses frères et sœurs la soutiennent, cela rend la vie moins difficile et cela diminue un peu la pression. N’empêche, cela est l’une des raisons pour laquelle sa mère lui a demandé de méditer régulièrement afin de se soulager de tout cela. Cela rend son esprit clair et apaisé afin de prendre des décisions ou encore, de vivre sans trop se soucier de son image. Ceci dit, Kagura suit bien le bushido afin de rester sur la Voie du Samouraï. À la fin de ses exercices, la Shiroyasha (Litt. Démone Blanche) sent une présence derrière elle, avant de se retourner d’un air calme et reconnaissant aisément l”individu.


Ce n’est que celle qui lui a donné la vie, sa mère, Minamoto Mikasa. Rengainant son katana, elle salue par la suite sa mère en s’inclinant légèrement. « Bonjour, Okasama. Que me vaut cette visite surprise de votre part ? » demande-t-elle d’un ton calme. Mikasa sourit légèrement à sa fille et la salue également. « Ma fille. Tu sais que tu n’as nul besoin d’être si formelle avec moi lorsqu’on est que toutes les deux. Et j’ai encore le droit de rendre visite à ma petite cadette enfin… j’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances. » dit-elle en invitant sa fille à venir s’asseoir avec elle, sur un banc en bois. Kagura la suit et s’assoit à ses côtés. La vieille dame observe l’horizon. « Je ne suis plus trop en âge de me déplacer pendant plusieurs jours, comme lorsque j’avais ton âge, Kagura. Je souhaiterais que tu te rendes à Kuma no Kuni afin de récupérer un katana familial, auprès d’un vieil ami. » demande-t-elle à la Onna-Bugeisha. Kagu est un peu surprise par sa demande. Depuis quand sa mère a donné un katana du clan Minamoto à un membre en dehors du clan ? Étrange. « Bien, mère. J’irai le chercher. » répondit elle, sans se poser de question. Après tout, Mikasa a dû pas mal voyager en tant que diplomate et peut-être que l’arme a été donnée comme cadeau à un émissaire de là-bas.

Après avoir obtenu une carte avec l’emplacement de l’habitation dans le pays des Ours, la Konohajin part en direction de ce pays avec son équipement. Seule, Kagura n’est pas accompagnée par ses frères et sœurs ni même par d’autres ninjas de Konoha. Une façon d’apprendre à se débrouiller seule et sans l’aide de quoi que ce soit. La Chûnin a mis une semaine pour se rendre à Kuma no Kuni et le chemin a été assez long.

Kuma no Kuni, Pays des Ours,

Marchand sur la route principale, Kagura ne remarque rien d’anormal, mais elle reste tout de même prudente. « Le chemin a été long, mais j’ai l’impression d’avoir quitté le pays du feu. D’après les indications, je suis bel et bien dans le pays des Ours. Je suppose que ce pays s’appelle ainsi, car il y a beaucoup d’Ours féroce par ici, contrairement à d’autres nations. » dit-elle en regardant autour d’elle, avant de sortir sa carte. D’après le plan, l’ami de sa mère vit à plusieurs kilomètres en direction du Nord-Est. En y regardant bien, la Onna-Bugeisha ira plus vite en prenant un raccourci à travers la forêt. Tout ce qu’elle espère, ce n’est pas de croiser d’ours, même si elle sait se défendre avec son katana ou sa naginata scellé dans un sceau. Rangeant la carte dans son sac, l’épéiste décide de couper par la forêt et espère voyager sans rencontrer de problème. Après avoir mangé, quelques minutes, elle voit une silhouette plutôt imposante, on dirait un ours de sa position. La Minamoto pose sa main gauche sur le fourreau de son katana tandis que son pouce se trouve en dessous de la tsuba. Pendant ce temps-là, sa main droite se dirige lentement vers la manche de son katana, prête à dégainer rapidement en cas d’agression.

Dans Kuma no Kuni, Kagura avait pour objectif de retrouver la demeure d’un vieil ami de sa mère, car ce dernier possédait un katana de la famille. Cependant, la Minamoto met les pieds dans ce pays pour la première fois et elle ne connaît pas trop les dangers qui rôdent dans les régions de Kuma. Une première pour la jeune femme, mais soit, elle devait encore faire ses preuves et prouver qu’elle est capable de remplir une mission sans qu’on lui tienne la main. Carte en main et une boussole également, elle peut se guider dans ce pays qui lui est inconnu. Cependant, la Onna-Bugeisha décide de prendre un raccourci à travers la forêt afin d’aller plus vite, au lieu de prendre la grande route. Le fait de pouvoir voyager seule n’est pas non plus fait pour qu’elle perde son temps à marcher et à visiter les lieux. En effet, elle pourra le faire plus tard, après avoir récupéré le présent de sa mère, auprès de ce fameux ami. Pour le moment, la bretteuse n’a pas rencontré de danger sur son chemin. Et dire que le nom de cette nation veut dire Ours, elle pensait y trouver ses animaux sauvages sur son chemin et voulant la défier. Finalement, elle n’en trouve pas, ce qui la déçoit un peu comme ça peut l’arranger également.

Après quelques kilomètres, elle aperçoit une silhouette plutôt imposante, à quelques mètres de sa position. Un ours ? De sa position, elle avait un peu de mal à faire la différence entre un humain ou une bête. En tout cas, Kagura se met en garde, prête à se défendre en cas d’attaque. Après quelques instants, la silhouette imposante se transforme en celle d’un homme, portant une longue épée. Ce dernier est peut-être un habitant de ce pays et un accident diplomatique n’est pas envisageable. Surtout qu’elle n’est pas là pour se battre contre qui que ce soit, mais pour récupérer une arme. Cela dit, si ce dernier veut réellement se battre, la Minamoto se défendra autant qu’elle le pourra. Apparemment, il n’avait pas l’air de vouloir se battre, car il venait à peine de finir de manger. D’après ce qu’il dit avant de se taire, l’homme se battra que s’il y est obligé. N’ayant pas encore dégainé de son côté, Kagura se redresse en reculant sa main porteuse, loin de la manche de son arme. Ainsi, elle donne un signe à l’inconnu qu’elle n’usera pas de la force ni de sa dextérité. Aucun signe d’hostilité, de cette manière, il comprendra qu’elle ne veut pas se battre.


« Navrée, cher monsieur. De ma position et du fait des ombres provoquées par les arbres, je vous ai pris pour un ours. Il faut dire que vous avez une certaine carrure qui peut prêter à cette erreur dans une telle configuration. » dit-elle d’un air calme. Apparemment, il est tout seul, car on ne mange jamais seul. Personne pour venir accoster sur ses flancs ou derrière elle pour marquer une embuscade. Cela dit, ça serait une erreur de l'encercler, car l’homme en face d’elle, dispose d’une arme plutôt imposante et dispose d’un champ d’action et d’une portée plus importante que son katana. Du coup, si il avait des alliés, ces derniers seraient plutôt une gêne qu’autre chose. « En tout cas, je vois que vous êtes bien armés. Si vous parvenez à la trimballer un peu partout, c’est que vous pouvez l’utiliser aisément. Je ne savais pas qu’il existait des manieurs d’épée dans ce pays. Je m’appelle Minamoto Kagura, Konohajin. Et vous, vous êtes ? » demande-t-elle à l’homme afin de connaître son identité. Après, il est important de connaître certains noms, au cas où ils reviendront à ses oreilles dans les années qui viennent. Ceci dit, elle se demande bien si il le porte aisément comme elle le dit ou si c’est juste pour la frime ou pour compenser quelque chose.

Kagura se trouvait face à face avec un homme d’une corpulence assez imposant et disposant d’une arme qui lui allait bien avec son physique. Une énorme épée, qui semble être capable de pourfendre la roche d’un seul coup. La Onna-Bugeisha ne savait pas qu’il existait des bretteurs dans le pays des Ours ou alors, ça devait être un mercenaire en plein voyage. Peu importe, la Minamoto ne cherche pas l’affrontement contre lui, car ce n’était pas son but. Or, si ce dernier souhaite l’affronter, elle n’aura pas le choix que de refuser ou de se défendre s’il l’attaque en premier. Dans tous les cas, la Shiroiyasha ne sera pas celle qui prendra l’initiative d’attaquer dans ce duel de regards. Durant sa prise de parole, la Konohajin sent tout de même une certaine hostilité et cela pouvait aussi se lire dans son regard. Un regard noir à l’intention de la Minamoto, ça n’avait rien de bon. Il la jugeait, l’observait comme s'il cherchait quelque chose. Cela mettait un peu mal à l’aise la jeune femme, mais d’un coup, elle restait prudente et replace sa main gauche sous la garde de son katana. Au vu de la manière dont il la regarde, Kagu se doit d’être sur ses gardes si elle ne souhaite pas se faire tuer sans pouvoir se défendre contre cet homme.

Ce silence devient pesant, difficile de savoir s'il compte attaquer ou s'il va répondre à la Minamoto. La main de l’homme resserre la manche de son épée, comme une préférence aux paroles de l’action que celle des mots. En espérant qu’il va préférer celui des mots pour aujourd’hui. En effet, Kagura n’a pas très envie de se battre, mais juste de récupérer ce dont elle est venue chercher et repartir pour Konoha. Voilà qu’il prend la parole en disant qu’il connaît assez le clan Minamoto d’après ses souvenirs. Et si elle cherche des amis par chez lui, elle ne risque pas d’en trouver. Apparemment, il vient de Kirigakure et il semblerait que le clan Minamoto ne soit pas trop apprécié dans la Brume. Finalement, cet homme n’est pas un mercenaire ni même un habitant et combattant du pays de l’Ours, mais un ninja de Kiri. Que fait un Kirijin si loin de sa patrie et sur le continent ? Est-ce que Kiri cherche des informations sur ce pays pour une alliance ou une conquête pour agrandir son territoire ? Difficile à dire.

« Oh je vois. » dit-elle tout simplement. De plus, l’homme continue à prendre la parole et il ne semble pas faire confiance à Konoha. En l’écoutant, il semble avoir un passif avec le clan Minamoto, mais cette dernière ne le connaît pas. Du coup, ça la rend curieuse d’en savoir un peu plus sur ce qu’il s’est passé entre lui, Konoha et les samouraï du Feu. Apparemment, manier cette épée est une question de vie ou de mort et non de parade pour impressionner qui que ce soit. Un sourire venant de sa part, assez inquiétant, mais elle a déjà connu pire. Ce dernier ne souhaite rien dire de plus et il est difficile de juger ses intentions sur le moment. De plus, il rajoute juste Benkei, sans doute son prénom afin qu’elle sache à qui elle s’adresse. Toujours à une distance raisonnable, elle l’observe attentivement avant que son regard se plonge dans celui de Benkei. « Intriguant cette méfiance envers mon clan et mon village. Cela dit, votre Daimyô est le frère cadet du notre, il n’y a rien d’étonnant que ce dernier incite Kiri et la population de l’Eau à nous voir comme indigne de confiance. J’ai ouïe dire que le clan Uchiha se trouve aussi là-bas. Finalement, Kiri est entourée d’être infréquentable. » dit-elle dans un premier temps.

Faisant un pas sur la gauche, tout en marchant tranquillement et gardant une distance entre elle et le Kirijin. Kagura continue de l'observer de ses yeux rouges.


« Ou est-ce que ton différents envers les miens et mon village est tout autre ? En tout cas, tu es bien loin de ton archipel, Benkei-san. Que vient faire un Kirijin sur le continent ? Tentative de récolte d’information sur un pays pour le conquérir et étendre le territoire de Mizu ? Ou une mission diplomatique ? Même si je pense que ça ne doit pas être ton fort. Dans tous les cas, je ne suis pas ici pour me battre contre qui que ce soit sauf si on me force la main. » dit-elle avec un regard froid en direction de l’épéiste. Difficile de savoir s’il va parler ou attaquer. Cela dit, un échange de parole n’est pas si mal et ça sera mieux pour éviter tout conflit inutile. En tout cas, elle reste prudente et tente d’observer le moindre faux pas de sa part pour se préparer à se défendre convenablement, en cas d’assaut du Kirijin.

Apparemment, le sujet du Daimyô de l’Eau et des Uchiha semble l’agacer, son regard l’avait trahi à ce sujet. Il a dû se passer quelque chose à Mizu pour que cela l’agace au point de se trahir, mais soit, elle n’était pas là pour l’interroger sur tout. Et de plus, il n’était clairement pas trop bavard au sujet de son archipel. Cela dit, il était quelque peu étrange de voir un Kirijin loin de ses îles et d’être sur le continent. Depuis toujours, Kagura a toujours pensé que les Mizujins vivaient reclus et éloignés du continent afin de vivre dans leur coin. Une sorte de peuple barbare, même si ce Benkei ne donne pas une image noble de ses habitants. Or, la Minamoto ne devrait pas juger une seule personne ni son physique. En tout cas, la Onna-Bugeisha n’hésite pas à faire savoir pourquoi ce dernier était au pays de l’Ours en donnant quelques soupçons de ses intentions sur sa présence loin des siens. Marchant autour de lui, elle n’attend qu’une réponse de sa part. En espérant que ce dernier sera sincère dans sa réponse, mais Kagu n’y croit pas trop. En effet, ce dernier tout comme elle, est méfiant et il n’est pas du genre bavard ni a balancé des informations sur son village.

Il s’est perdu ? Kagura arrête sa marche et prend un air étonné. Qu’est-ce qu’il veut dire par-là ? La jeune femme ne le comprend pas et elle n’y croit pas ses oreilles. N’a-t-il pas trouvé meilleure excuse que cela ? En tout cas, il a l’air un peu sincère, du moins, elle ressent une certaine sincérité dans ces mots. Or, la Shiroyasha semble perplexe à cette idée qui se soit perdue. Un long voyage en mer entre Mizu no Kuni et Kuma no Kuni, ça se ressent. C’est comme si Kagura avait fait une marche entre Hi no Kuni et Tsuchi no Kuni. D’après lui, il devait se rendre impérativement dans un village de son pays, mais entre la faim et le manque de sommeil, il a perdu le cap. Soupirant, il est difficile de ne pas le croire. « Franchement, tu es un cas à part si c’est réellement le cas. Tu devrais éviter de te déplacer seul, si tu n’es pas capable de gérer ta faim et ton sommeil, au point de perdre ton sens de l’orientation de la sorte. » Elle garde son arme dans son fourreau, il n’a pas l’air d’avoir de mauvaises intentions et si son histoire est vraie, il cherche sans doute un port afin de retourner sur ses terres.

Ce type retourne la question de présence au sein du pays à Kagura, en plus de la caricature envers son village et les habitants de Konoha. « Au moins, personne ne se perd comme toi, j’espère que tous les Kirijins ne sont pas comme toi sur ce point-là. » dit-elle en soupirant. « Je suis dans ce pays pour récupérer un objet appartenant à ma mère, tout simplement. Rien d’extraordinaire et ça me permet juste de voyager un peu pour connaître les pays alentour. Mon village comme mon pays prône la paix, mais bon, on est loin de vivre dans un monde en paix absolue. Tu devais sortir de ton île de temps en temps, l’Ours. » dit-elle en prenant un air sérieux. Elle n’avait pas besoin de donner plus de détails, elle ne le connaît pas trop. Cela dit, ce dernier est perdu et afin de montrer sa bonne foi, elle peut lui proposer quelque chose pour l’aider à retourner auprès des siens. « Kumao-san*, ça serait bien d’éviter de s’entretuer pour rien, ni toi ni moi sommes là pour ça de toute manière. Je peux t’aider à trouver un port à tes côtés afin que tu puisses retourner à Mizu no Kuni. Et de plus, je peux te faire à manger, tout comme te surveiller pour que tu puisses te reposer. » dit-elle d’un ton calme. « Après, je sais que tu vas te méfier ou ne pas croire en ma bonne conscience. Je suis prête à faire un pas vers toi pour prouver ma bonne foi à ton égard. Or, je souhaiterais que tu en fasses autant afin de se faire confiance l’un envers l’autre. Qu’en dis-tu ? »

Les deux n’étaient pas totalement ennemis, car leurs villages et pays n’étaient pas en guerre. Et pourtant, Mizu no kuni abritait le frère cadet du Daimyô du Feu et le pire, c’est que ce dernier est devenu le Daimyô de l’Eau. Du coup, Kagura s’attendait que tôt ou tard, Yorimoto cherchera à provoquer Yoshitsune pour créer une guerre entre les deux nations. En effet, de son point de vue, elle a du mal à imaginer que son Daimyô puisse déclencher une guerre sans raison contre un autre pays. De plus, le Pays de l’Eau a également à leur côté, le clan Uchiha qui doivent avoir une rancune toxique envers le pays du feu et particulièrement envers le clan Senju. Du côté de Mizu, il y a deux éléments perturbateurs qui risquent de plonger Kiri et Konoha dans une bataille. Cela dit, peut-être qu’au final, il n’y aura rien du tout et ça pourrait être mieux que comme ça. En tout cas, Kagu ne montre plus aucune hostilité à son égard, ayant rengainé son katana et elle lui propose même son aide. La Minamoto lui propose de le ramener vers un port et de gérer la nourriture ainsi que le surveiller pendant son repos afin qu’il récupère ses forces. De toute manière, ils ne mettront pas des mois pour se diriger vers un port.

Comme prévu, Benkei n’est pas quelqu’un qui se laisse convaincre facilement. Il ne comprend pas la réaction de la bretteuse ni même sa bonté en voulant l’aider. Selon lui, dans une situation bien différente, ils seront en train de se mesurer l’un contre l’autre et quitte à s’entretuer pour survivre à la bataille. Du coup, il ne comprend donc pas pourquoi aider un potentiel ennemi. Là-dessus, il n’avait pas totalement tort, il est vrai que dans une  autre situation ou plus tard, ils devront s’affronter dans un duel à mort. Cependant, à l’instant présent, ce n’est pas totalement le cas et Kagura ne vit que dans l’instant présent. À ses yeux, il n’y a aucune raison de rejeter l’autre et cet homme n’avait rien fait de mal.

« Je vis dans l’instant présent. Jusqu’à preuve du contraire, on n’est pas ennemi. On n’a pas de missions qui nous opposent et nous ne sommes pas en guerre, malgré les différends entre nos Daimyô. De plus, tu ne m’as pas attaqué et je ne t’ai pas attaqué. Et quel intérêt aurais-je à te piéger ? Ou à te tuer ? Récupérer des informations sur Kiri ? Ouais, ça pourrait être utile, mais je ne sais pas si tu possèdes des informations utiles malgré que les apparences peuvent être trompeuses. Je ne sais pas si tu me mens ou non, sur le fait que tu es perdu. Je ne prendrai pas le risque de provoquer un incident diplomatique en t’attaquant pour te capturer ou te tuer sans aucune raison valable, surtout si j’échoue et que tu prends la fuite en avertissant ton village. »

Pour elle, il n’y a aucune raison de le duper ni de le trahir. De plus, elle n’a pas non plus de raison d’être hostile à lui et voilà pourquoi elle veut se montrer bienveillante envers lui. Il aura beau en douter, la jeune femme ne fera rien de stupide envers ce dernier. Évidemment, si Benkei cherche à la combattre afin de la tuer ou de la kidnapper, elle n’aura pas d’autres choix que de se défendre. En tout cas, l’homme plante son épée dans le sol et il se met à s’étirer. Il a plusieurs ouvertures et il ne doit pas être le genre à en laisser sans connaître son adversaire. Peut-être qu’il veut montrer qu’il n’a pas d’intention hostile à son égard en faisant le même geste que la Minamoto. Au moins, elle n’a pas à penser qu’il usera de son arme pour combattre. Cependant, vu la carrure de ce dernier, il pourrait faire très mal en Taijutsu. Peu importe, la Onna-Bugeisha a peut-être réussi à le convaincre qu’elle n’avait pas l’intention de l’attaquer. Maintenant, il fallait commencer à parler de la suite afin de pouvoir partir d’ici.

Benkei ne semble pas contre l’aide de la Onna-Bugeisha afin de retourner dans son archipel. Cela dit, il la trouve un peu naïve, du moins, c’est ce qu’elle comprend. Pour lui, Kagura tend un peu trop vite la main à son prochain et cela pourrait lui coûter cher plus tard. Peut-être a-t-il raison ? Ou pas, elle a juste jugé l’homme en fonction de ses réactions et s'il était mauvais, à l’heure actuelle, ils se seraient affronté dans un combat à mort. De plus, le Kirijin n’a pas envie de se battre. Pour obtenir sa confiance, ce dernier souhaite que la Minamoto lui prête son katana. Et c’est là que ça devient compliqué. Il est malin, il sait qu’elle ne possède qu’un Wakizashi, une lame plutôt courte, presque semblable à un tantô. De plus, son physique est imposant et il aurait plus de chance de lui faire mal dans un combat au corps-à-corps qu’elle. Mais également, son épée est imposante et la Shiroyasha ne pourra pas la porter avec tant d’aisance que lui. Cela dit, le katana n’est pas qu’une arme, c’est l’extension même du bras ou du corps du Samouraï, c’est comme lui retirer une partie de son être.

« Je te rassure, je ne suis pas celle qui tend la main trop vite à un étranger, surtout quand il a une corpulence et une arme qui peut prédire qu’il est un grand guerrier. Mais bon, peut-être que tu n’es pas si fort malgré les apparences. De plus, comme je te l’ai déjà dis, tu ne m’as pas attaqué et on n’est pas ennemi, du coup, ça m’a permis de déduire que tu n’es pas là pour te battre non plus. Mais bon, je suivrai ton conseil la prochaine fois. »

Dit-elle dans un premier temps avant de devoir parler de la suite, qui est plus problématique à ses yeux.

« Et pour mon katana, il est hors de question que je te le donne. Physiquement, tu me surpasses et en Taijutsu, tu pourras m’infliger plus de dégâts. D’ailleurs, ton arme, je ne pourrais pas la soulever si on devait faire l’échange. En un sens, je serais désarmé, même si j’ai un Wakizashi sur moi. Notre arme principale est une extension de notre corps, de notre âme. Si je te la prête, je te prête une partie de mon corps et…je ne suis pas partageuse avec un inconnu. Je ne suis pas aussi naïve que tu peux le croire, Benkei. Je suis la seule qui peut t’aider à retourner chez toi donc n’abuse pas de ma bienveillance envers toi, j’ai également mes limites, Kirijins.  »

Benkei la prenait pour une fille naïve et inconsciente du danger, car sa vie de Konoha est biaisée par la vision de son peuple. Au contraire, Kagura est loin de l’être et la jeune femme n’était pas pour lui prêter son katana. Évidemment, elle n’allait pas lui dire qu’elle était contre sans argumenter. Au moins, il était au courant de la raison du refus de la Onna-Bugeisha et il évitera ce type de proposition à un autre samouraï, la prochaine fois où il en rencontrera un autre. D’ailleurs, si elle ne dit pas de bêtises, il existe un clan de samouraï à Mizu no Kuni, le clan Iga qui sont les rivaux des Minamoto de par leur lien avec le Daimyô de l’Eau. De toute manière, c’est une bonne chose de faite et même si ce dernier semble un peu déçu, il ne ronchonne pas à l’idée de recevoir un refus de la part de la Konohajin. Il avoue que plus jeune, il aimait détrousser les lames de ses opposants afin d’en faire une collection. Apparemment, il est tombé sur plus naïve que lui avant de rencontrer Minamoto. En tout cas, il accepte de l’accompagner. De toute façon, il n’a pas le choix s’il veut retourner sur son île et près des siens.

« Très bien, allons-y. Évitons de perdre trop de temps. L'idéal serait d'arriver à mi-chemin ou proche du port avant la tombée de la nuit. »

L’homme se relève afin de se préparer au voyage. Kagura aimerait être le plus proche possible du port avant la tombée de la nuit. En tant que samouraï et lui, comme épéiste, ils ne devaient pas mettre trop longtemps pour se déplacer d’un point à un autre assez rapidement. En tout cas, la jeune femme espérait ne pas tomber sur des bandits, même si avec Benkei, ils pourraient les neutraliser rapidement. Sur la sécurité, la Minamoto n’avait pas à se plaindre, elle était bien accompagnée, du moins, elle l’espérait. Durant le voyage, la Shiroyasha pouvait admirer le paysage qui était agréable à l'œil. Étendu de forêts, montagnes forestières, des animaux sauvages comme des biches, lapins ou parfois, ils parvenaient à entrevoir un ours qui ne faisait pas trop attention à eux. L'étendue de terres sauvages, rappelant à Kagu qu’elle était minuscule dans ce monde. Ces moments silencieux entre eux et uniquement animés par moments, par les bruits que réalisaient les animaux par leurs cris ou le sifflement des oiseaux. Parfois, il n’y avait rien de mieux que de laisser son esprit vagabonder par la mélodie de la nature afin d’être apaisé.

Cela faisait un moment que les deux bretteurs se déplaçaient dans la forêt de Kuma no Kuni. D’après Kagura, après avoir vérifié depuis les hauteurs, ils n’étaient plus trop loin du port, en une journée, ils pouvaient l’avoir atteint. Cela l'a rassurée, car après avoir déposé Benkei au port et s’être assuré qu’il soit bien parti à bonne destination, elle pourra finir sa mission. Heureusement, il n’y a pas de délai de jour afin de récupérer le colis pour sa mère. Après plusieurs heures à se déplacer, la nuit commence à tomber dans l’Onogoro et il fallait s’arrêter afin de se réchauffer auprès d’un feu de camp. S’entraidant, le duo parvient à créer un feu avec l’aide de  bois et à le disposer correctement. En vrai, la Onna-Bugeisha n’aurait pas cru pouvoir faire équipe avec un Kirijin et que l’entente se passe plutôt bien entre eux. Pour l’instant, elle n’avait remarqué aucun signe de trahison de sa part sauf s’il est très doué pour le dissimuler dont elle en doute. Lorsqu’ils finissent les préparations, Kagura utilise son katon pour embraser les morceaux de feu afin qu’ils puissent se réchauffer.


Assise devant le feu, après avoir chassé quelques pauvres animaux, la jeune femme observe les flammes. Kagura était pensive, absorbée par les flammes danseuses qui attiraient le regard de la bretteuse. Il devait en être autant pour son compagnon du moment. L’ambiance était plutôt calme entre nous, ils ne s'adressent pas trop la parole. Cela dit, la fatigue prenait le pas à cause du rythme rapide qu’ils ont eu pour se déplacer. La jeune femme se demandait si sa famille allait bien et ce qu’ils pouvaient faire à ce moment-là. Lorsqu’elle remarque que la viande était bien cuite, elle préparait le reste afin d’offrir un bon petit repas pour le Kirijin et elle-même. Heureuse d’avoir pu suivre quelques leçons de cuisine provenant de Hayate, l’un de ses frères aînés. Mangeant tranquillement, elle était encore perdue dans ses pensées. Kagura se demandait si elle allait monter la garder en première ou en dernière, tout dépendra de l’homme, du coup. D’un coup, Benkei commence à s’adresser à elle, la faisant sortir de son moment pensif. Il posait de drôles de questions, mais le ton de sa voix était sincère.

« Voilà des questions bien surprenantes. »

Dit-elle d’un ton calme, tout en regardant le feu de camp.


« Ce qui m’aide à me lever le matin, mon but réel dans ma vie…En réalité, c’est de protéger les innocents face aux dangers de certains Hommes qui se croient tout permis à enlevant des vies inutilement. Ça fait un but un peu trop idéaliste ou trop chevaleresque pour d’autres. Mais, c’est important de venir en aide à son prochain quand ce dernier n’est pas capable de se protéger lui-même. Je m’entraîne durement pour devenir plus forte aussi forte voire plus que ma sœur aînée. Je souhaite devenir une actrice principale de mon clan, village et pays afin d’y apporter une pierre à l’édifice de la paix. Je ne suis pas non plus stupide ni aveugle, je sais que ça ne se fera pas rapidement ni même durant mon vivant. Mais l’idée que je puisse un jour apporter une pierre dans l’histoire de mon village, ça m’aide à me lever le matin. Et pourtant, je sais que parfois il m’est difficile d’y croire quand je passe une mauvaise journée la veille en me disant “est-ce que je vais encore perdre ou échouer ?” Cependant, on apprend de nos erreurs dans nos échecs tant qu’on survit donc ça ne sert à rien de baisser les bras. Ce n’est pas en restant les bras croisés et à attendre que la solution nous tombe du ciel qu’on va changer quoi que ce soit dans nos vies ou notre entourage. »

Dit-elle avant de manger un peu de son bon petit repas. Malgré tout, elle reste quand même une petite goinfre qui aime bien manger. Son regard se tourne vers Benkei avec un léger sourire. Quelques instants plus tard, elle finit de manger.

« Du coup, je te retourne les mêmes questions. Je suis curieuse de connaître tes motivations à te lever chaque matin et ton but dans la vie. »