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Tales of Onogoro
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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Lun 27 Nov 2023 - 20:49

Yu no Kuni
Les Noces d'Haniya — Part. 2 G5



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————————

Le cinquième groupe n'était pas un match en équipe mais un duel en solitaire. Les deux participants avaient été amenés par des chemins différents jusqu'à un canyon. Les deux rivaux étaient face à face, situés à une vingtaine de mètres l'un de l'autre, séparé par le vide situé entre les deux falaises. Au fond du canyon, profond d'une vingtaine de mètres, se dressait fièrement un étendard aux couleurs du clan Tokugawa. Les protagonistes allaient partir depuis une petite base située à dix mètres du bord, lieu jusqu'où ils allaient devoir ramener l'étendard une fois la partie lancée.

Règle du Jeu:


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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Re: Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Mer 29 Nov 2023 - 22:27


Une escorte pour nous réunir au même endroit, et un canyon pour nous séparer. Le symbolisme de cette situation était frappant au point que je me suis d’abord cru traverser les lignes d’un livre, dessinant de ma pensée des images pour mieux saisir le sens de ses mots.
Donc... Tout commençait ici ?
Tout commençait, à ce moment-là.
Bien avant le champ de bataille, c’est toujours au creux des champs de blé que grandissent et s’étendent les racines des maux. C’est là que le noble paysan comprend, mieux qu’aucune morte-paye, tout des conflits à venir. C’est là qu’on plante les graines, qu’on les arrose d’eau.
C’est là qu’on plante la graine.
C’est là que se joue l’avenir.

L’homme qui m’était opposé se tenait de l’autre bout de cet imposant fossé. Comme il faut sans cesse garder en tête la perspective de chacune des parties, je me faisais remarquer que de là-bas aussi, il en allait ainsi : l’homme qui lui était opposé se tenait, également, à l’autre bout de cet imposant fossé. Je me rendais alors et seulement compte que nous étions, d’après le tableau qu’on nous avait présenté, parmi les seuls compétiteurs à concourir en solitaire ; ceci en dépit d’un contexte clairement orienté à d’autres formules. Je trouvais néanmoins du sens à cette infaillible ironie. Pour être plus exact, j’étais persuadé qu’il y en avait un à chercher.
D’ici, à cette distance-là, je ne parvenais qu’à peine à le distinguer. Il ne me semblait ni spécialement grand... ni trop petit. Ce n’était ni un vieillard, bien sûr – la guerre les avaient empêchés de grandir – ni, a priori, un jeune adulte. D’allure, et par la manière dont il tenait à la ceinture ce que je décrivais comme un katana, cet individu-là m’avait tout l’air d’un homme mature. Militairement. Personnellement. Spirituellement.
J’aurais été curieux de lui parler, un peu. Mais le silence de ce pays chantait la même mélodie que partout ailleurs : les soldats, quels qu’ils soient, n’étaient rien d’autre que des pions et j’ignorais tout de lui ; tout comme il ignorait tout de moi. D’ici, à cette distance, ni lui ni moi ne pouvions nous entendre, peu importe le sujet, peu importe les mots employés. D’abord parce que nos voix n’auraient pu porter aucun discours sans lui rendre un certain déshonneur, et ensuite parce que le rôle du pion n’était, pour l’heure, que d’en prendre un autre. Je persistais alors un instant de plus à l’observer. À ses pieds, j’ai cru voir le vent se lever brièvement. La seconde suivante, une simple brise chahutait les grandes manches de ma tenue, révélant le bout de mes doigts, leurs ongles sombres.
J’ai fermé les yeux un instant, juste le temps de laisser ma tête pencher d’un degré vers le côté alors que je m’enivrais du parfum porté par la caresse de ce souffle doux. J’ai commencé à inspirer... puis me suis élancé, soudain, avec puissance ; modelant d’ores et déjà le chakra dans l’ensemble de mon corps.

Notre objectif commun se situait en contrebas, là, dans le ravin. Un étendard orné du symbole du clan Tokugawa, maître en ces lieux. J’ai rapidement atteint le bord de mon terrain d’où je bondissais à présent pour aborder la descente, glissant d’abord sur la roche abrupte et poursuivant l’instant d’après ma course, toujours plus pressée, à flanc de falaise, parfaitement à l’aise. Je ne perdais un instant de vue le côté opposé de notre arène improvisée, mes iris éclatantes fixant la venue de mon concurrent sans toutefois trahir quelconque trace de mon excitation, ni même de la hargne que je répudiais. A quelques mètres du sol et profitant d’un appui de fortune offert par le relief de l’escarpement que je dévalais, je bondis tout à coup vers l’objectif : mes cheveux et les multiples pans de mon immaculée tenue se déployant alors harmonieusement pendant que je contemplais la source de mon impulsion tel un rapace lancé sur sa proie.

« Tu aimes l’histoire ?!  Ça t’intéresse ? Hurlais-je avec un pragmatisme sidérant. La vie n’est qu’un éternel retour mon ami ! »
[...]

Résumé:
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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Re: Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Mer 29 Nov 2023 - 23:28

Epreuve N°1


Les Noces de Haniya - Kaguya Hakumai

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Le canyon s'étendait sur plusieurs kilomètres, une fissure naturelle dans la terre qui se creusait au fil des siècles.

Les parois abruptes et déchiquetées s'élevaient de chaque côté, témoignant des forces géologiques qui avaient sculpté ce paysage unique. Au fond, un mince cours d'eau serpentait, ayant lentement érodé le sol rocailleux au fil du temps. La lumière du soleil, filtrant à travers les sommets escarpés, créait des jeux d'ombres et de lumières qui donnaient au canyon une atmosphère mystique. Les strates de roche, exposées par l'érosion constante, racontaient l'histoire silencieuse des millions d'années écoulées.
À cette époque, le canyon abritait une flore résiliente qui s'accrochait aux parois escarpées, luttant pour la vie dans ce paysage inhospitalier. Des touffes d'herbes et quelques arbustes parsemaient le sol rocailleux, offrant des touches de vert dans ce tableau dominé par les teintes chaudes de la roche. Un filet de salive vint traverser verticalement le théâtre de ce jeu… Au-dessus du vide, j’avais craché pour évaluer un peu la profondeur et puis aussi un peu pour m’amuser. L’un des accompagnateurs dans la micro-randonnée me regarda d’un air effaré, comme si je ne prenais pas au sérieux tout le protocole de la chose. Levant un sourcil, je l’invitais à m’engueuler alors que je me relevais pour regarder en face. “Mon adversaire.” Les paumes dans les poches, l’air détendu, je constatais le blanc des longs cheveux du type en face de moi, à l’autre bout du vide qui s’établissait entre nous. Un inconnu, que j’allais affronter pour un joli drapeau et des points fictionnels pour un classement à la noix.

- Ils sont beaux, les héros de l’Onogoro. Hochant la tête, je saluais silencieusement mon rival du jour. Un soldat qui se muait en sportif… Les habitudes avaient la vie dure. On allait juste s’étriper sous un tissu brodé. Quel enfer. Un murmure, juste pour moi.

La politique se jouait aussi dans la présentation des forces : je devais être la vitrine de Suna, seul, alors que d’autres pouvaient se la jouer en équipe… Si je perdais, c’était ma seule faute. “Nul…” Claquant ma langue contre mon palais, frustré, j’entamais la descente imaginaire dans les boyaux amenant plus bas, vers l’épreuve, au moyen de passages secrets que j'inventais dans mon esprit, pour déjouer le stress de l’épreuve.
Les tunnels, autrefois creusés avec une précision quasi artisanale, se déployaient en une série de galeries labyrinthiques descendant depuis le sommet du canyon jusqu'à son cœur. Leurs parois rugueuses, éclairées sporadiquement par des lampes suspendues, révélaient les stries caractéristiques du travail acharné du temps. Les échos lointains de gouttes d'eau résonnaient, témoignages du passé tumultueux de ce lieu. Chaque tunnel, telle une descente vers l'inconnu, débouchait finalement sur une plateforme solidement ancrée au milieu du canyon. Cette plateforme, sobre et résistante, attendait telle une sentinelle au pied des parois vertigineuses. Son utilité se dessinait clairement : une arène pour une épreuve audacieuse. Une impulsion, un saut, et l’on pouvait se retrouver dessus pour jouer le jeu des mariés… Jaugeant la distance vers les profondeurs, je fis une petite moue de validation. Je pouvais descendre et traverser cela en un clin d’œil.

- Vous avez bien bossé… Le mariage était prévu depuis longtemps ? Une petite question pour mes gardes qui m’escortaient, mais aucune réponses. Vous n'êtes pas du genre loquace, pourtant je suis un champion, non ? Peut-être que le respect allait être gagné plus tard.

Toujours le vis-à-vis qui réfléchissait en même temps que moi, comme un reflet… Pourtant, il ne me ressemblait guère. “Un Iwajin.” au milieu de ses montagnes, il ne devait pas être dépaysé par un quelconque vertige ou le cadre rocheux.

Le drapeau flottait joyeusement, aidé par les courants qui pénétraient dans la petite passe que formait le canyon. L'emblème de trois feuilles de houx stylisées, disposées de manière équilibrée, reposait sur le textile. Chacune de ces feuilles, minutieusement conçue, semblait évoquer la force et la stabilité qui étaient la marque distinctive du coin… En tout cas, c’était ce que voulait faire comprendre les claniques. L’étoile, ou le shuriken, à cinq branches des Kamaitachi n’avait qu'à bien se tenir !  Le vent, je connaissais… “Que Fuujin me bénisse. Et Susanoo avec, c’est un peu à cause de lui que je suis dans cette merde.” Sans la vision de Taïga, conduite par la divinité, pas de Suna… Et pas de Michio dans un canyon à jouer le petit rapporteur. Soupirant, j’étudiais et mesurais la petite arène. Il y avait de quoi s’amuser un peu pour se déplacer et frapper, mais ici l’enjeu n’était pas de tuer le mec en face, mais de la ralentir tout en pouvant jouer et courir.

Devais-je chercher à faire mal au bonhomme face à moi ? Ou plutôt me positionner en tant que pacifiste, à respecter un certain esprit sportif ?

Vaste question.


Qu’est-ce que devait penser l’Iwajin ? M’attachant à ces détails, je prenais du recul sur la situation. Le katana dans son fourreau, je choisissais de le laisser où il était, pour l’instant, histoire de ne pas provoquer une bagarre là où le jeu se voulait bon enfant… “Enfin, le vide face à nous n’invite pas aux sourires espiègles.” Une certaine cruauté se voulait dans ce défi au-dessus des profondeurs. La situation suggérait quelques combats pour empocher les points, à travers le drapeau : Un coup de poing, un coup de pied, puis on pouvait embrayer assez vite sur des lames et des ninpo. “Quel enfer.”

Un appel, un début, et je voyais mon concurrent s’élancer : Un bref instant, peut -être celui de trop, j’auscultais ses mouvements alors qu’il avait un temps d’avance… “Pas bien.” Claquant ma langue contre mon palais, je suivais le rythme avec un cheval de retard. Un pas, puis un autre, et je passais d’une posture verticale à l’horizontale qui faisait un bras d’honneur à la gravité.
Le vide m’appelait et en son centre, la plateforme. L’Iwajin filait contre le vent, tout à fait à l’aise dans ce contexte… Il était né pour ça ? Suivant encore sa foulée légère, je m’adaptais à tout ceci en bon second. Apprendre pour mieux résister, pour dominer peut-être. Il n’avait pas d’arme, rien que ses mains et sa tête : un shinobi utilisant le ninjutsu ou une autre saloperie ? Un artiste martial qui avait confiance dans la dureté de ses poings ? Je n’aimais pas l’idée de me faire prendre dans une illusion et chuter au fond du canyon.

Arrivant à mi-parcours, j’entendis finalement le son de la voix de mon adversaire du jour : Un ton calme, mesuré, comme s’il n’était pas en épreuve ou qu’il ne craignait pas mes compétences mystérieuses pour lui. Serrant les dents, je l’entendais me parler d’histoire… De retour. C’était pour me déconcentrer ? Prenant une dernière respiration, avant ma prise de parole, je continuais à dévaler la pente de la manière la plus rapide possible.

- Je sais pas de quelle histoire tu parles, mais je sais qu’il faut toujours avancer et qu’il y a pas de retour possible ! Ricanant, entre les inspirations, j’arrivais en visu de la plaque qui allait faire office d’arène. Tout ce que je peux faire… Un appui, une flexion des genoux, et je bondissais pour couper la distance dans un bond. C’est te souhaiter bonne chance !

Le pas du vent appris dans les dunes ne servait guère hors du désert et je fusais sur le sol rocailleux comme une flèche, pensant avoir rattrapé mon retard. L’Iwajin était pourtant bien rapide aussi, il était déja sur le champ de bataille… Peut-être même que sa petite phrase voulait montrer qu’il était clairement supérieur ? “Mince.” Un duel psychologique, ça commençait comme ça.

- Tss. Attrapant la garde de mon katana, dans mon fourreau, je dégainais sans la moindre agressivité.

L’énergie fuuton que je n’avais pas employé pour m'accélérer passa dans le fil de ma lame pour, d’un arc sec, sortir pour venir épouser les courants présent dans la passe et déchainer le pouvoir appris dans le désert. Le vent se fit plus violent, mais surtout plus docile à mon emprise, s’agglomérant autour de l’homme aux cheveux blanc, il vint l’encercler pour lui barrer la route.

- Je ne veux pas de te faire mal, mon arme est simplement un outil pour mes techniques. Tu es rapide, je dois te ralentir... Gardons un esprit sportif, mon ami. Une promesse, ou un contrat ? L’idée était là, toujours.

Sans plus de mot, je continuais.

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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Re: Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Ven 1 Déc 2023 - 3:01


« Bonne chance » ? relevais-je en plissant les paupières et en plein saut. Je m’étais attendu à tout, sauf à ça. J’ai ressenti mon cœur frapper plus fort que nécessaire, une fois, rien qu’une. Mon rythme cardiaque s’était bien sûr emballé depuis que j’avais déployé un effort considérable pour atteindre ma cible aussi rapidement que possible, mais ce battement-ci répondait à d’autres effets. C’était comme une pulsion. Mon interlocuteur n’avait-il rien compris ?
Du calme.

« Pourquoi les Hommes se seraient-ils entre-tués après avoir écarté les démons d’Onogoro ? » demandais-je, haussant la voix par nécessité autant qu'empressement, et alors que je touchais finalement le sol. À peine l’espace d’un cillement et tous les vents se sont mis à changer radicalement. À quelques mètres de moi, cet homme n’avait eu qu’un geste à effectuer, net et précis, pour engendrer une véritable petite tornade dont les échos immédiats se jetèrent imminemment à ma rencontre. Je pouvais sentir le souffle du zéphyr tout autour de moi se mettre à gronder, à s’agiter, complètement bouleversé. Et commencer à me chahuter avec impétuosité.
Je m’apprêtais à me faire engloutir par les alizés tourmentés.
L’instant suivant, j’avais disparu. [...]

[...] Pour mieux réapparaître.
J’ai perforé le ventre du cyclone, dont je m’extirpais d’une grande brutalité, propulsé par une impulsion démentielle et pareille à mon apparence : deux imposantes excroissances osseuses pointées vers l’avant avaient jailli de mes omoplates. Je fonçais dorénavant à vive allure, ignorant l’objectif que je dépassais justement, les bras emportés vers l’arrière par le dynamisme de mon élan et ceux-ci ne manifestant par ailleurs aucune espèce de résistance. Il s'agissait là d'un véritable ballet solitaire, certes très agressif, résolument guerrier et presque primitif avec ça, mais savamment exécuté. Toute ma structure osseuse s'était en fait réinventée dans un mélange d'équilibre au service de la puissance, ou l'inverse peut-être.
Juste un outil – ne pas me faire de mal ? maugréais-je dans un cocktail d'incompréhension, de stupéfaction et de grande suspicion. Sur mon front, une corne recourbée vers le haut avait également déchiré ma peau, renforçant l’aspect dégénéré causé par mes grands yeux fixés sur lui. J'essayais encore de l'atteindre avant de l'atteindre vraiment.
« Tu vas comprendre ! lui criais-je en détaillant mon propre propos, aussi énigmatique soit-il. Ce sont des jeux, n’est-ce pas ? Alors jouons ! »  Je n’étais déjà plus qu’à quelques pas de lui, il me fallait conclure. « L’étendard, c’est Onogoro – tu es le soldat, et puisque mon corps est laid... »

Une seconde de flottement assez similaire à celle qui précédait cette charge s’installa tout à coup. Elle semblait avoir tué le temps, s'étendant anormalement au travers de ce dernier. Nous nous observions enfin de tout près, les yeux dans les yeux, dans un silence mordant. Les os dessus mon dos comme sur mon crâne se résorbaient déjà, et un trait écarlate, presque régulier, se mit à ruisseler entre les points déjà rouges situés tout près de mes sourcils. La main droite agrippée à l’une de mes épaules et le visage froid, toujours dépourvu d’émotion en dépit d’une certaine satisfaction intérieure, je terminais enfin cette homélie satanée, la voix redevenue douce, la respiration mesurée, lente et profonde à la fois : « Tu as raison, nous ne sommes pas ennemis. Mais tu n'as pas ma confiance et... c'est moi le démon. » J’arrachais subitement de cette épaule une véritable arme – un os, celui de mon bras gauche – taillée comme un grand poignard.
« La danse du camélia. » Le temps s’est alors détendu sèchement, rattrapant tout de son propre retard alors que je tentais de larder le corps de mon adversaire à deux, trois, puis quatre et finalement cinq reprises confondues les unes aux autres, aussi habilement que j'en étais capable et de sorte, tout de même, à ne pas emprunter à cet homme plus qu'il ne serait nécessaire.

Moi aussi, je ne faisais que l'usage de quelques outils. Rien que mon propre corps pour être exact. Je n’avais pas non plus l’intention de lui faire du mal, tout au contraire : l'essentiel, c’était lui laisser un souvenir de ce moment afin qu’il se ressasse mes paroles, à défaut d’y répondre sur le champs.
Jamais, toutefois, je ne lui souhaiterai bonne chance.

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Dernière édition par Kaguya Hakumai le Lun 4 Déc 2023 - 2:14, édité 2 fois
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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Re: Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Ven 1 Déc 2023 - 21:02

Epreuve N°1


Les Noces de Haniya - Kaguya Hakumai

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"C'est râpé pour l'esprit sportif."


Le vent s'engouffrait autour de ma cible, sans toutefois le toucher : le but était de le bloquer, ou de le ralentir, alors que je fonçais vers le drapeau. Mutique, je méditais les paroles du Iwajin avant qu'il ne soit fermé à moi par la tornade que j'avais formée. "Les démons... Les hommes qui s'entre-tuent." L'air pincé, je courrais alors que...

- Quoi ? Il déboucha du vent opaque comme une brute, des morceaux en plus sur le corps. C'était blanc, un bref instant, je dus réfléchir pour comprendre. "Nom d'un kami." et il chargeait comme un beau diable vers moi, comme si aucun obstacle ne l'avait encombré sur son parcours.

Les cornes avaient disparu, mais il restait la vision d'horreur que cela avait créée... Un corps laid ? Assurément. Je ne pouvais le contredire, il faisait flipper sa race. De plus, il ignorait sciemment le drapeau qu'il dépassait allégrement pour venir dans ma direction. Fronçant les sourcils, je présentais devant moi le katana pour faire une piètre défense. J'étais du genre rapide, mais il l'était plus que moi. Sans que je puisse vraiment bouger, il était sur moi, prétextant devenir le démon alors que j'étais le soldat. "Il a un grain !" Qu'importe ce qu'il avait en tête, la vraie question était son objectif réel.
Nulle trace de ninjutsu, une compétence étrange sans doute héréditaire et son approche qui signalait, un peu logiquement, qu'il allait chercher à me maraver salement. L'instant fut bref dans la réalité, mais mon cerveau était en ébullition pour comprendre quoi faire et réagir efficacement à une voie du jeu que je n'avais pas prévu.

Il jouait un rôle qu'il s'était inventé...

- Quo... La paume contre son épaule, il sortait un os comme si c'était un katana et mon regard fut incrusté comme le sang qui se trouvait encore sur l'Humérus. Je n'avais jamais affronté un mec comme ça... Quels autres monstres se cachaient dans l'Onogoro ?

Faisant tache avec le nom mignon de son attaque, il chercha à me hacher menu avec son arme improvisée... Mais l'était-elle vraiment ? Rapide, efficace, il jouait de son excroissance comme je pouvais le faire avec mon bout de métal. Surpris, choqué, déstabilisé, je tentais un pas de côté avant de sentir le feu de la grande coupure sur mon torse. "Merde !" Non, il avait entaillé mon haut mais pas la peau en dessous ! Un réflexe, issu de mes grandes années de voyou, m'avait sauvé la mise et je concentrais mon chakra dans mes jambes pour bondir en arrière, comme un lâche ou comme un homme qui voulait rester en vie. Les dents serrées, les lèvres tordues dans un rictus douloureux pour mon égo, je rejoignais un bord de l'arène piteusement, le cerveau bouillant de solutions... Mais j'étais lent, captif de cette vision surprenante qui me prenait durant les jeux qui se voulaient plus politique que brutale. Les pieds touchant le sol, je cherchais à exorciser la situation par quelques mots... Une pratique courante chez moi, cherchant à reprendre le contrôle par l'esprit plus que par la compétence ici.

- Pas mal le katana, ça ne doit pas être compliqué à entretenir. Comment il faisait pour avoir le bras encore solide après s'être extirpé ainsi son os central ? Les yeux concentrés sur la structure de sa manche, je cherchais à comprendre pour pouvoir contre-attaquer. On pouvait juste se courir après hein ? Ça me dérangeait pas outre mesure. J'ai peut-être été un peu agressif en sortant le katana, mais tu n'avais pas à sortir... Tu sais ? Bordel, ça fait pas mal ? Ma main libre vint tâter les bords de la plaie du textile sur mon torse, c'était pas joli-joli et un index vint à l'aveugle chercher au fond pour toucher ma poitrine encore intacte. J'ai vraiment rien contre les gars à corne, je connais pas ta femme, mais ça doit pouvoir se résoudre avec une bonne discussion. Ricanant, je fis un clin d'œil comme pour le narguer.

"Putain... C'est vraiment un démon qui veut buter le soldat ?"

Il se prenait pour un humain déchu, condamné dans une dimension parallèle sans lumière, devenant un être d'anti-vie ? Ou bien se pensait-il né dans un univers sombre, n'aillant aucune trace d'humanité. "Sacré jeu de rôle." Mes grands-parents m'avaient parlé d'un récit, venant lui-même de leurs ancêtres. Une guerre entre les humains et des êtres terrifiants, démoniaques... Évidemment, durant la guerre des clans, ce n'était qu'une métaphore pour l'ennemi, en face, mais il semblait avoir pris au sérieux toute la mythologie de notre monde."C'est bien ma veine." Soupirant, les lèvres toujours serrées, je continuais :

- Tu m'as appelé "mon ami", je vois mal un démon et un soldat faire copain-copain... Après, c'est pas une idée qui me gêne trop, si tu arrêtes d'essayer de me hacher menu. Un plus grand rire, plus cristallin, alors que je me mettais en garde. Enfin... S'il fallait parler pour régler les soucis, on n'en serait pas là.

Un mec qui utilisait ses os pour se battre, une possibilité forte de finir comme un bout de viande haché... C'était vraiment une sale journée. "Héros, mon cul." je n'allais pas laisser faire les choses alors qu'il avait essayé de me découper. Un rictus encore et toujours sur le visage, je pliais mon coude pour ramener la garde au niveau de ma hanche et sans un autre mot pour provoquer, je tendais mon sabre avec mon bras pour projeter un assaut venteux, de loin. Une simple brise, au départ... Mais  cette brise se transforma en un souffle puissant, devenant une lame de vent invisible qui traversa la plateforme avec une vitesse inouïe.

Dans le silence de la faille, le crissement du souffle qui venait se réverbérer contre la roche.  

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Dernière édition par Kamaitachi Michio le Lun 4 Déc 2023 - 17:32, édité 1 fois
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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Re: Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Lun 4 Déc 2023 - 2:13


« Pas mal le katana, ça ne doit pas être compliqué à entretenir » avait lâché Michio, un sale sourire aux lèvres. Il se fout de ma gueule. Certes. Et j'ai d'abord craint que mon discours n'ait été adressé à la mauvaise personne.
Je n'étais pourtant pas du genre à douter de mes choix, ni de mes appréciations. D'autant plus que les graines, je le savais très bien, ont besoin de temps et de beaucoup d'eau pour germer, puis grandir, encore, et encore. De la même manière, je m'étais tout à fait attendu à ce qu'un tel cadre, loin du calme de mon repère, ne provoque en moi de forts aléas ainsi que la tentation d'un retour à quelques... embarras.

S'échappant tel qu'il y parvint, Michio m'avait pourtant tout offert.
Comme un accord au gré duquel je lui concédais un certain succès, j'ai d'abord laissé mon bras droit se relâcher, tombant le long de mon corps, éteint. La manche blanche de mon kimono recouvrant aussitôt le tissu sombre et tout à fait ajusté de la combinaison que je portais en-dessous, de sorte que ma tenue avala ma main ainsi qu'une bonne partie l'humérus que je tenais encore entre ses doigts. Du bras gauche, ou plutôt de ma main gauche, libre, je formais un signe en dressant l'index et le majeur, serrés l'un à l'autre et portés à mon visage. La voix de mon adversaire s'estompait peu à peu pour se transformer en un écho lointain, toujours plus faible, alors que je retrouvais la sérénité de cette pièce enténébrée et sans limites au fond de laquelle avais-je, lors des parades déjà, dissimulé ma conscience. Je n'écoutais plus que moi-même, ainsi que le son imaginaire du flux du chakra que je manipulais pour mieux capter mes réserves au lieu de son insolence.
Du calme.

Fort heureusement, je n'étais pas non plus du genre à abandonner mes objectifs, ni celui de cette épreuve ni aucun autre ; je n'avais donc rien laissé au hasard. Les choses s'étaient en fait déroulées telles que prévues : mon adversaire m'avait concédé du terrain et j'étais également parvenu à lui léguer un souvenir dans les conditions que j'avais espérées – sans le blesser – dans l'idée qu'il puisse conserver dans un coin de la tête celui (le souvenir) de notre rencontre ; comme convenu, sans lui avoir pris plus que nécessaire.
Non, nous n'étions décidément pas des ennemis.

La contre-attaque de l'épéiste, désormais juché sur les hauteurs du canyon, m'obligea cependant à considérer sa menace avec autrement plus de sérieux que le rictus insupportable qu'il affichait encore à ce moment. Un souffle s'était soudain levé et une chose puissante fondait maintenant sur moi, emportée par celui-ci. Mon corps s'élança vers l'arrière, la tête à l'envers, alors que l'énergie entraînée par la technique du sunajin s'écrasait sans réserve à l'endroit où nous nous étions tous deux tenus un instant plus tôt. Véritable concours de vitesse, l'épreuve venait de prendre un tournant notoire alors que mon corps parfaitement désarticulé, qui donna peut-être l'impression d'avoir été atteint par le puissant souffle adverse, se retournait dans les airs avant d'atterrir à portée de l'étendard des Tokugawa. D'un mouvement ininterrompu, j'arrachais à présent l'objectif de son socle et l'emportais en direction de mon propre camp ; fort d'un élan de puissance dont j'avais déjà fait montre au début des hostilités, mes pieds s'ancrèrent dans le sol pour propulser mon cadavre vers l'avant, emmené par de vastes défenses jaillissant de mon dos. Véloce, je bondissais à flanc de paroi et m'empressais alors de gravir cette dernière au rythme le plus débridé que je puisse délivrer, profitant de l'écart que j'avais tenté de creuser entre l'Onogoro lui-même et le vaillant soldat du Pays du vent.
[...]

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Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5) Empty Re: Saison 0 — Les Noces d'Haniya Part. 2 (G5)

Lun 4 Déc 2023 - 17:52

Epreuve N°1


Les Noces de Haniya - Kaguya Hakumai

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"Merde."

J'avais reculé et maintenant voilà que l'Iwajin chelou fuyait en prenant notre objectif... "Démon, mon cul." Un jeu de rôle complétement fantaisiste pour être agressif, car fou, pour ensuite révéler son plan. Je m'étais moqué pour le provoquer, mais il avait repris des forces dans l'opération... Quel con ! Je prenais note de mon erreur, qui avait avantagé le sportif en face. "Foutu esprit sportif." J'avais pensé que le tournoi allait être amusant, au moins, mais il semblerait que tout devenait politique dans ce foutoir et même les fêlés des montagnes jouaient de la dramaturgie et des méninges pour ne pas perdre.

Jouer l'objectif revêtait une importance cruciale. Chaque pas que nous faisions à travers le terrain était guidé par le désir ardent de sécuriser le drapeau et de le ramener triomphalement à notre base. Les formes secouaient par le vent, celles du clan que nous fêtions dans nos efforts, devenaient des points pour notre équipe... Notre village. Les mouvements étaient calculés, les sens aiguisé. Le type que je poursuivais ne voulait pas jouer, il voulait gagner... "Et il a raison, en fait."

Soupirant, je filais comme le vent derrière ma proie qui avait déja pris les voiles. Le drapeau dans les mains, il n'en menait pas large... C'était une cible, et moi j'étais un bon archer.

Retenant mes envies de tir au pigeon, je courrais dans la direction de la falaise menant au camp de mon adversaire : Mes pas étaient nerveux, aidé par le chakra fuuton qui dynamisait le tout. Je le voyais commencer à monter, une belle aura bleue sous les chaussures... Mais je pouvais encore l'arrêter. Prenant une grande respiration, je décrivais une frappe dans l'air pour réitérer ma fameuse tornade, mais avec quelque chose en plus : Du chakra, d'abord, et une intention clairement affichée de l'arrêter. La première était un test, maintenant je voulais qu'il arréte ses courses diaboliques. "Combat, puis courir, et puis quoi encore ?" J'étais un peu perdu, avec ce type qui annonçait le chaud et qui faisait le froid. Enfin... C'était peut-être une habitude de chez lui. Crachant sur le sol, dans ma course, la bouche un peu baveuse à cause de l'effort et ses sécrétions, je continuais à courir pour chercher à rattraper le beau diable...

Je n'allais pas abandonner comme ça.

tour:

Sphinx. Yukio 021

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Jeu 7 Déc 2023 - 18:33


Le ninja de Suna avait un train de retard, mais il n'était pas prêt à jeter l'éponge pour autant. Il avait sauté de son sommet et s'était lancé à mes trousses comme un houret l'aurait fait, sans parvenir à me mettre la main sur le collet. L'homme en question, tout épéiste qu'il fut, comptait pourtant sur d'autres cordes disponibles à son arc : il me l'avait déjà montré une fois. Le vent se levait à nouveau. Je pouvais déjà reconnaître le son caractéristique de sa technique. Encore ça ? pensais-je en fronçant les sourcil. Un souffle furieux menaçait ma victoire.
Les premiers soupirs de la tornade, murmurés par des traits aériens situés à sa périphérie et emmenés malgré eux dans sa danse – infernale – m'avertirent du danger. Michio avait lancé à mes trousses une création gloutonne dont le seul désir était visiblement d'attraper ma chevelure et avec elle mon être tout entier, or la première occurrence de ce jutsu ne m'avait inspiré aucune sorte de sympathie à son égard. Surtout, plus important encore que tout autre élément, la bannière était en ma possession... et nous ignorions, elle comme moi, ce qu'il en adviendrait une fois au cœur de la tempête.

Onogoro.
« Rien n'aurait été différent si les démons s'étaient emparés de ces terres ! » Manquant un bref instant de ralentir, j'adressais un regard abrégé à celle que je sentais se rapprocher en me caressant l'extrémité des cheveux. D'un appui porté par ma jambe droite, je bondissais prestement sur le côté gauche de la paroi abrupte, que je continuais de grimper en courant, évitant de justesse le passage de la main de Shinatsuhiko, lui-même né du souffle d'Izanagi. Je pressais aussi le pas de course afin de maintenir celui-ci à son maximum, modulant ma structure osseuse et multipliant les zones cartilagineuses de mon squelette afin de me rendre apte à de plus grandes foulées, plus efficaces également, et dans le but d'éradiquer tout suspens quant à la fin de cette épreuve : j'ai balancé mon centre de gravité de côté, me suis retourné en glissant et me suis aussitôt projeté en direction des hauteurs, voltigeant avec vélocité.
Perpendiculaire à la paroi, les cheveux flottant dans le vide comme une seule masse réunie d'un côté de ma tête et fort heureusement toujours unie d'un lien solidement noué, je lançais un regard fugace au samurai. « Parce qu'on est tous tour à tour soldat et démon à la fois » terminais-je en m'élançant d'un ultime saut vers l'arrière, sans plus m'étendre de paroles.
Je retrouvais là le juste sens des choses et le ciel au-dessus de la tête. Le chakra sous la plante de mes pieds se dissipait alors que je cessais d'avoir besoin de combattre la gravité elle-même. Quant à ma course, celle-ci s'acheva en un éclair, là où je l'avais débutée plusieurs minutes auparavant, figeant l'étendard Tokugawa à l'endroit prévu pour cela. Je diminuais enfin la vitesse de mes pas jusqu'à m'arrêter légèrement plus loin, et soufflais une bouffée d'air hors de mes poumons, les yeux clos, tournant le dos à l'arène de fortune en me tenant parfaitement droit. J'avais dorénavant besoin d'apaiser mon cœur et mon corps.

D'ici, le soleil donnait autrement. Je trouvais finalement le fond du canyon terriblement plus sombre et plus humide que son sommet, mais ne m'en étais même pas rendu compte avant d'en revenir. À cette réflexion je me rendais également compte qu'il avait existé bien d'autres images à ma disposition pour décrire ce que j'avais en tête et me rendre plus audible. Je garderai néanmoins ces dernières pour moi-même, me rappelant tout de même que j'avais failli pêcher par orgueil, me perdre par égo, et perdre le reste aussi. À bien y réfléchir, j'espérais pour le reste des jeux parvenir à éviter les situations similaires à celle-ci et ne plus me retrouver seul, au fond d'un trou assombri, face à quelqu'un. Je n'étais pas tout à fait sûr d'être en mesure de garder la tête aussi froide à l'égard d'un autre que lui.
Surtout venu de Kiri.
Je quittais la chambre noire dans laquelle je m'étais enfermé tout au fond de mon être, et regagnais la réalité. Mes doigts crispés sur l'arme que je n'avais jamais lâchée se détendirent paisiblement, lâchant cette dernière au sol. Je me tournais d'un quart et déverrouillais mon regard dans l'espoir de revoir une fois mon adversaire.

Résumé:
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Jeu 7 Déc 2023 - 21:46

Epreuve N°1


Les Noces de Haniya - Kaguya Hakumai

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- Merde ! Ne pouvant m'empêcher de jurer, je percevais la fin de cette épreuve calamiteuse. L'Iwajin avait passé les mailles de mon filet avec vitesse et élégance, laissant derrière lui le vent qui se crispa sans un épicentre vivant.

Dissipant rapidement le flux, je m'élançais, réalisant bien tard que j'avais encore et toujours un convoi de retard. Mordant ma lèvre inférieure, je prenais compte de tout l'emmerdement auquel j'étais en proie à courir ainsi après un lièvre trop vif pour moi ! Alors, je bloquais mes jambes sur un appui bien plus ferme et je lançais ce que je pouvais sur le coureur à la verticale. La paume serrée autour de la garde de mon katana, je balançais dans un arc de cercle ma lame dans le vide pour orchestrer le vent à ma convenance.
Une brise légère serpentait entre les parois rocheuses abruptes. Les herbes sauvages, agitées par cette douce haleine, ondulaient gracieusement dans l'air calme. Les rayons du soleil, en train de décliner à l'horizon, caressaient la surface rugueuse des parois, créant des jeux d'ombres et de lumières qui dansaient en harmonie. Tandis que la lumière dorée se reflétait sur les minéraux du sol, la lame de vent, à peine perceptible, prenait naissance au cœur de ce canyon mystique. Douce et subtile, elle s'élevait avec une grâce presque silencieuse, soulevant de minuscules tourbillons de poussière. Les particules suspendues dans l'air semblaient flotter, emportées par cette force ascendante qui prenait lentement de l'ampleur. Telle une danseuse élégante, escaladait les parois abruptes du canyon, s'élevant de plus en plus haut dans le ciel pour chercher à se fracasser sur sa cible. Elle agitait les branches des arbres accrochées aux flancs du canyon, produisant un murmure qui se voulait mélodique, s'il n'était pas si violent. Les oiseaux, ressentant cet écart ascendant, planaient gracieusement, profitant de cette force invisible pour les emmener vers de nouveaux horizons puisque cela ne leur était pas destiné.

En fait, elle n'allait toucher personne.


Bien trop rapide, il avait déja atteint le sommet : Je ne pouvais rien faire alors, je restai planté ainsi, au fond du canyon, méditant le courroux qui me prenait. Non pas contre mon adversaire, il avait joué, mais contre moi et mon impuissance. Rangeant piteusement mon katana dans son fourreau, je gardais le visage baissé.

- Putain, quel idiot. Crachant par terre, peut-être à côté de mon premier tir, je me retournais pour retrouver ma propre façade du canyon, pour remonter lentement, comme un fantôme qui connait une ascension, mais pas vers le paradis.

"Héros, mon cul... Champion, que dalle !"


Soupirant, lassé et frustré, je regagnais l'horizontalité du sommet en ne regardant guère derrière moi, par crainte sans doute d'afficher mon visage défait à la vue du gagnant du jour. C'était un mauvais coup pour Suna, la preuve que l'esprit sportif n'avait rien amenée de bon... Et la discussion non plus. "Moins de blabla, et plus d'actions !" Je m'étais fait rouler, par les bons sentiments, la suite n'allait pas devoir être du même acabit.
Un pas de distance du trou où aurait dû reposer le drapeau, je m'arrêtais enfin pour admirer l'endroit symbolisant ma défaite. Je n'étais pas un grand compétiteur, je prenais ceux qui essayaient dur comme des idiots, des gens aux bites minuscules qui cherchaient à la montrer à tous, en jouant d'ombre et de lumière pour rendre le tout plus digeste, pour autant je prenais mal la chose... Comme si j'avais espéré rivaliser. "En cas de guerre, je devrais être moins sympa." Une part de moi criait qu'une épreuve sportive n'était pas du sérieux, mais une autre me révélait que celui d'en face ne s'était pas mis à fond, non plus.

Terrible. Loin d'être palpitant. Juste terrifiant.

Sphinx. Yukio 021

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