[FB] Recueillement à l'ombre d'une feuille - Ft Inuzuka Hakari

Le silence au sein de la maisonnée témoigne du jour en lui-même : un respect est porté sur la souffrance. Celle du bâtard qui ne trouve grâce aux yeux des anciens du clan. Et pourtant, même les enfants ne peuvent jouer au sein du domaine Inuzuka. Est-ce réellement du respect ou bien simplement une manière de ne pas rendre Hakari plus fou qu’il ne l’est déjà ? Les bruits de couloir sont nombreux, il n’en n’écoute aucun.

Contrairement à tous les autres jours de l’année, le canin soigne l’entièreté de son apparence. Aucun vêtement militaire, mais un peu de parfum. Aucune couleur éclatante, mais un noir sobre. Dressant ses cheveux comme elle aimait faire - coiffe ridicule et qui ne servait qu’à tendrement le taquiner -, il sort de chez lui accompagné de ses deux amis à la fourrure de jais. Le chemin jusqu’au cimetière se fait sans aucune extravagance et, très étrangement, aujourd’hui ne semble pas être un jour dédié à la joie dans le village.

Rien d’étonnant à cela car la pluie tombe de plus en plus fort, c’est bientôt des trombes qui s’écraseront sur lui. Tout le monde reste chez soi et profite de la chaleur d’un foyer douillet là où lui se doit de rejoindre Mizuki. La géante l’attend sans doute déjà, au vu de son caractère au naturel très énergique. Bien qu’elle ne doit pas sauter de joie actuellement, ses forces doivent sans doute l’obliger à tenter de rester occuper.

Sans aucun mot, il pénètre dans le cimetière. Chaque pas le rapproche d’un souvenir aussi bien douloureux que réconfortant. La Senju est facilement repérable au loin, nul besoin de tenter de la repérer à l’odorat. Sous son parapluie sombre, son regard se concentre sur la tombe de sa promise. Près de sa belle-soeur, ses lèvres semblent bouger mais aucun mot ne sort. Akumu s’assoit près de la zone dédiée à Mei, et, bien qu’il ne fasse pas de bruit, sa douleur est palpable. Après tout, elle l’avait vu grandir. Yume reste en retrait, imperméable au spectacle et concentrée sur son devoir premier : surveiller Hakari.

Elle n’aimerait pas que tu attrapes froid. glisse t-il tout en la plaçant sous son parapluie, dévoilant ainsi sa coupe questionnable.

Leur souffrance est différente mais similaire : elle était absente lors de sa mort, lui l’avait vu mourir à petit feu. Et pourtant, il ne se souvient pas d’elle faible et mourante mais pleine de vie, jusqu’au dernier jour, jusqu’au dernier souffle. Voilà bien un trait de caractère qu’elle voulait absolument avoir, celui-là même qui faisait la renommée de sa grande soeur : la résilience. Pari tenu, Mei. Tu as tenu jusqu’au bout.

Les deux étaient et sont toujours impuissants face à la situation. Devant la sanctuaire de la Senju se présente les remords de sa soeur et l’absence de coeur qu’elle a causé chez sa moitié.

J’ai appris que tu partais aussi pour Yu no kuni. place t-il, préoccupé par la sécurité de la chevelure immaculée. Tu n’auras pas à te battre là-bas. du moins, pas les premiers jours. Allez savoir comment et pourquoi, l’Inuzuka a réussi à apprendre l’existence des jeux et retirer le nom de Mizuki pour la première épreuve. Elle peut le prendre mal, certes. Cependant, de cette manière, il s’assure qu’elle sache à quoi s’attendre si elle participe à partir de la seconde.

Tu es tout ce qui me reste d’elle. alors, ne m’en veux pas trop.