[FB] L'Eau et la Foudre [PV Hariken]

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L'Eau et la Foudre

« La vie est lunatique et se plaît à mener les événements comme une fantaisie, sans rime ni raison. »

La nuit était tombée sur le Pays du Fer.

Le combat m'opposant à la Moine du village caché de la brume s'était conclu sur une victoire de mon côté, tandis qu'elle s'était échouée sur le sol en perdant connaissance. Elle avait pris de gros coups et sa réserve de Chakra s'était bien vidée entre son utilisation personnelle et mon absorption à multiples reprises. Il lui avait donc évidemment fallu du temps pour s'en remettre mais il n'y avait, en soi, rien de grave. N'étant pas un réel monstre, j'avais décidé de rester près d'elle pour ne pas qu'elle se retrouve dans une fâcheuse situation si quelqu'un de vraiment malintentionnée venait à arriver ou tout bêtement si une bête cherchait son repas.

Avec les heures passant, je n'avais eu d'autre choix que de faire un feu pour éclairer quelque peu la zone et préparer quelque chose à grignoter pour reprendre des forces. De mon côté, je m'étais plutôt bien remis de nos échanges, même si une douleur se diffusait et me lançait de temps à autre dans l'abdomen. Ce n'était pour ainsi dire pas ça qui m'arrêterait, j'en avais déjà connu des vertes et des pas mûres, depuis le temps.

Finalement, après un temps certain, le Kirijin sembla reprendre ses esprits.

— Yo, bien dormi ?, déclarai-je en la saluant d'un geste de la main.

Sa première réaction serait sans doute loin d'être positive et je m'y attendais. Mais ce n'était pas grave. Après tout, à la base, je ne lui voulais aucun "mal" réel. Tout ce que je souhaitais, c'était lui prouver quelque chose afin qu'elle puisse elle-même s'en rendre compte.

— J'm'y connais pas des masses, mais à priori ton état général est bon. T'as pas trop l'air en mauvais état.

Awful

Mar 26 Mar 2024 - 13:42

Ryûchi Takao

L'Eau et la Foudre

Après Se méfier de l'Eau qui dort

Cela avait été une nuit sans rêve. Hariken, sortie de son repos, sentit son corps se rappeler violemment à elle. Que de désagréments pour si peu. Ses muscles endoloris se contractèrent en signe de protestation et un léger grognement lui échappa comme elle se rassemblait sur le côté. Brièvement, les souvenirs de la veille lui revinrent à l’esprit et la voix de son bourreau éphémère la tendit immédiatement.

« J’ai l’impression d’avoir été piétinée par un cheval, râla la Moine sortant de sa léthargie.

Si ses premiers réflexes l’avaient orientée vers la peur grâce à son passif, elle était cependant consciente d’être « entière ». Curieusement, Takao semblait plus lunatique que mal intentionné et, mis à part quelques hématomes éparses, elle n’avait pas l’impression de souffrir d’une nouvelle mutilation ou d’avoir été victime d’un quelconque abus.

- Comme si j’allais faire confiance à ton jugement…

Après une longue inspiration, la Moine prit sur elle pour reprendre le contrôle de son corps. Maîtriser la douleur avait toujours été un exercice pénible, mais après la perte de son œil, elle n’y avait pas coupé pour échapper à la vigilance de Wataru. Heureuse de voir que cela lui était utile parfois.

Doucement, elle se releva pour s’asseoir. Observant son camarade d’infortune du coin de l’œil, elle ne savait guère sur quel pied danser avec lui. Le Kumojin lui apparaissait comme déséquilibré, mais elle reconnaissait intérieurement avoir eu tort de le sous-estimer. Maintenant, que voulait-il ? Un deuxième round maintenant qu’elle avait recouvré ses forces ?

- Tu avoueras que tu n’as rien de constant : tu m’attaques, sans un merde ou un bonjour, puis quoi ? Tu veilles sur moi ? Je suis contente de ne pas m’être réveillée dans une cave, mais tu n’as rien de rassurant pour autant, jugea-t-elle sans détour. »

L'Eau et la Foudre

« La vie est lunatique et se plaît à mener les événements comme une fantaisie, sans rime ni raison. »

La jeune femme du village caché de la brume avait donc fini par se réveiller, mouvant lentement chaque parcelle de son corps affaibli pour constater ce qu'il en advenait. Sa première réaction fut de râler en prenant la parole, presque dans sa barbe, précisant qu'elle avait "l'impression d'avoir été piétinée par un cheval". Sur le moment, je ne pus m'empêcher de répondre sur le ton de l'humour.

— J'sais pas trop si j'dois prendre ça pour un compliment..., précisai-je avec un sourire aux lèvres.

Suite à cela, elle reprit en indiquant ne pas vraiment me faire confiance au sujet de son état de santé. Après tout, on ne se connaissait ni d'Eve ni d'Adam et je l'avais mise à terre sans qu'elle n'ait vraiment demandé quoi que ce soit. C'était un peu osé de ma part de chercher à la convaincre que tout allait bien pour elle, même si je le pensais en partie.

— T'as pas tort, j'suis pas médecin après tout, je juge que de c'que j'vois.

Par conséquent, la Moine fit en sorte de se canaliser de façon à reprendre le dessus sur la douleur qu'elle devait possiblement ressentir, avant de se relever doucement en position assise.

— Ouais, ouais... J'suis pas le plus doux, c'est vrai. Mais bon, t'avoueras quand-même que j't'ai montré que ton Dieu est pas vraiment là pour te protéger !, insistai-je en faisant un clin d'oeil, comme pour la taquiner.

J'avais démontré ce que je souhaitais, c'était déjà le plus important. Et puis, cela m'avait aussi évidemment permis de me confronter à une nouvelle personne, disposant d'un style de combat encore différent de celles que j'avais déjà pu rencontrer par le passé. Cela pouvait sembler très étrange lorsque l'on ne me connaissait pas mais la recherche du perfectionnement personnel en me mesurant et me comparant à d'autres individus faisait partie de ma psychologie profonde. Si je voulais devenir Raikage, je devais devenir puissant, peut-être même le meilleur du village pour être respecté de tous.

— Désolé de t'avoir prise un peu au dépourvu. J'suis un peu bourru mais j'ai pas trouvé d'autre solution pour m'mesurer à chaque combattant de l'Onogoro. J'sais même plus le combientième de mes opposants tu es, mais j'en ai encore énormément à affronter si j'veux qu'on puisse me faire confiance pour unifier et protéger le monde entier !

La Mizukara pourrait aisément voir mes yeux pétiller tant j'étais déterminé et passionné.

Awful

Ryûchi Takao

L'Eau et la Foudre

« Parce que tu penses que c’est comme ça que ça marche ? ‘’Esprits aidez-moi’’ et POUF : pouvoir mystique ? Quel genre de bêtises les Moines de la Foudre vous racontent, franchement…

Hariken était un peu acerbe. Ce n’était pas tant à cause des paroles de Takao, mais parce qu’elle s’était faite à l’idée que les dieux se servaient d’elle. Petite, elle avait cru que les dieux et les esprits aidaient ceux qui leur étaient dévoués, mais la novice était devenue disciple, puis adepte, sans jamais voir ses prières les plus ferventes être exaucées. La Moine s’était faite à cette idée : tous les serviteurs des Temples ne servaient que d’outils pour accomplir une volonté les dépassant, c’était là la cause de leur force élémentaire ; une compensation divine pour le dérangement.

Pourtant, elle fut tirée de ces pensées par les propos de l’argenté. Interdite, elle le dévisagea un instant. Sa mentalité était définitivement foireuse. Un sadique se réfugiant derrière les idéaux d’un utopiste, voilà tout ce qu’il était. Ce n’était pas sans lui rappeler les origines controversées de sa nation, mais, curieusement, la Moine n’était pas une assoiffée de sang et ces méthodes lui seyaient fort peu.

- La quête de connaissance n’a rien de répréhensible, Takao, mais on n’unifie pas le monde à coups de poing.

Cette façon de pensée lui rappelait trop de mauvais souvenirs dans lesquels la passivité de son ordre la frustrait au plus haut point. Cependant, là où elle s’assombrissait, le kumojin semblait s’exciter. Était-ce l’appel du sang qui l’agitait comme ça ou croyait-il sincèrement devenir un jour un héros ?

- Tu dis vouloir protéger quelque chose, mais combien des gens parmi ceux que tu as affronté sont susceptibles de chercher vengeance ? À défaut de t’atteindre directement, ne risquent-ils pas de s’en prendre à ce qui t’es cher ?

Se détachant de lui pour observer un instant le ciel, elle poursuivit sur sa lancée.

- Ce qui peut m’arriver ou pas m’importe peu. Tu aurais pu me tuer, personne n’aurait crié vengeance pour le sang versé, mais je suis une moine, mon cas n’est pas une généralité. Combien d’ennemis t’es-tu fait dans ta quête d’unification ? Personne n’a jamais éteint un incendie avec une technique katon, sermonna-t-elle comme elle le faisait avec les novices du Temple. Je pense que ta voie te mènera vite à un cul de sac.

Son regard retourna à son interlocuteur, cherchant à capter le sien en se penchant vers lui.

- Quand bien même tu deviendrais si grand et fort que personne ne viendrait à remettre ton autorité en question, quel monde laisserais-tu derrière toi ? Imagine que tu ne sois plus là pour faire régner ta loi, qu’est-ce qui te garantie que tout ne s’effondrera pas comme un château de cartes pour replonger dans un nouveau cercle de violence ? »

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